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L’Institut national d’assistance médicale pour accélérer la marche vers la CSU - P4H Network

L’Institut national d’assistance médicale pour accélérer la marche vers la CSU

L’INAM du Niger, créé en 2022, promeut la gratuité des soins et la réforme du financement de la santé pour atteindre la couverture sanitaire universelle. Soutenu par le Groupe Leadership pour la CSU, il opérationnalise la politique de gratuité des soins avec un financement accru, visant à réduire les inégalités d’accès aux soins.

Les performances sanitaires du Niger sont fragiles et leur progression est lente. Avec 52,68 % de couverture sanitaire géographique, 37 % d’accès aux soins de santé essentiels, 43,68 % de la dépense en santé supportée par les ménages et 6,5 % d’entre eux exposés chaque année à des dépenses catastrophiques de santé, la couverture sanitaire universelle (CSU) reste un horizon lointain.

Derrière ces données se cachent des inégalités importantes : un enfant de moins de cinq ans d’une famille du quintile le plus pauvre de la population a deux fois plus de risque de mourir avant ses cinq ans qu’un enfant issu du quintile le plus riche. Il en va de même pour les soins prénataux auxquels les femmes précaires accèdent deux fois moins que celles issues des catégories aisées. Ces dernières auront plus de trois fois plus de chance que les premières de bénéficier d’une assistance qualifiée à l’accouchement. La prévalence de la contraception quant à elle est encore plus discriminante, les 20 % des femmes les plus riches y ont cinq fois plus recours que les femmes les plus pauvres.

Opérationnaliser la gratuité, une option privilégiée pour aller vers la CSU

Pour répondre à ces défis le Niger s’est doté d’une stratégie CSU. Celle-ci est venue alimenter le nouveau Plan de développement sanitaire et social et est au cœur de la stratégie de financement de la santé.

Un premier jalon de ces stratégies est de rendre effective la politique de gratuité des soins décrétée en 2006 qui vise à fournir, sans contrepartie financière, les soins aux enfants de moins de cinq ans, les services de planning familial, de consultation prénatale et d’accouchements dystociques.

Cette gratuité des soins qui devrait bénéficier à plus d’un quart de la population du Niger reste un droit à rendre effectif. Son déploiement a souffert de problèmes de mises en œuvre, notamment d’un sous financement et d’une faiblesse de la vérification des prestations exigée en amont du remboursement.

L’INAM est une structure clef pour la gratuité et la réforme du financement de la santé

Pour réaliser cet objectif, l’État du Niger a créé en 2022 l’Institut national d’assistance médicale (INAM). Cet établissement public à caractère administratif développe une approche d’achat stratégique pour la gratuité des soins mais aussi, à terme, pour un système d’assurance maladie contributif.

Cette création a été accompagnée par le Groupe Leadership pour la CSU qui regroupe de hauts cadres de la fonction publique et des membres de la société civile en vue d’accélérer la marche vers la CSU. Celui-ci a poursuivi son appui en vue de faciliter l’opérationnalisation de l’INAM. Celle-ci a été opérée à travers des objectifs fixés dans des notes de défi adressées par le secrétariat général du ministère de la Santé publique à la directrice générale de l’INAM qui ont été atteints via des Initiatives d’Actions Collectives. Les comptes-rendus réguliers au secrétariat général et au ministre ont facilité l’inscription technique et politique des enjeux de l’INAM et l’opérationnalisation de la CSU à haut niveau et permis de lever des défis adaptatifs.

L’INAM est aujourd’hui opérationnel, dispose d’un budget et d’équipes, est accompagné par des assistants techniques issus d’une coopération Sud-Sud financée par le Fonds commun santé. Les premières vérifications des prestations gratuites ont été conduites courant 2023. Le paiement est assuré des fonds dédiés de l’État auxquels des contributions des partenaires doivent venir s’ajouter dans le cadre d’un fonds commun virtuel. Ce dispositif devrait permettre tout à la fois d’améliorer l’effectivité de la gratuité mais aussi contribuer à passer d’une approche du financement de la santé basé sur des subventions à un financement basé sur l’activité, ce qui améliorera le financement des structures de proximité et favorisera un financement plus équitable, favorable aux populations les plus à risque d’exclusion des soins.