Chypre, pays de l’Union européenne (UE) et de la zone euro, est une république insulaire qui comptait 904 705 habitants en 2022. L’espérance de vie à la naissance à Chypre en 2022 était de 81,7 ans, soit un an de plus que la moyenne de l’UE. Les principales causes de décès sont les maladies du système circulatoire et les tumeurs malignes. Plus des trois quarts de la population chypriote (78 %) se déclarent en bonne santé, ce qui est supérieur à la moyenne de l’UE (68 %).
[1]Depuis 2019, le système de santé chypriote est financé par les recettes de l’État et les cotisations prélevées sur les salaires, les revenus et les pensions. Il s’agit d’un système mixte, qui intègre à la fois le financement des services de santé nationaux et l’assurance maladie sociale, et qui offre une couverture universelle à tous les résidents légaux.
Avant 2019, l’ancien système ne couvrait qu’environ trois quarts de la population. Dans le cadre du nouveau système général de soins de santé (GESY), l’organisme d’assurance maladie est l’acheteur unique des services fournis par les prestataires publics et privés. L’Organisation nationale des services de santé est responsable du développement, de la gestion, du contrôle et de la supervision des prestataires du secteur public.
Le programme GESY a permis de réduire la fragmentation et de réunir les secteurs public et privé au sein d’une agence unique, créant ainsi un environnement nouveau et compétitif pour les services de santé. Les ressources physiques sont réparties entre les hôpitaux et les centres de soins de santé dans le secteur public, et les hôpitaux, les cliniques, les centres de diagnostic, les laboratoires et les pharmacies dans le secteur privé. Le contrôle de l’accès aux soins primaires est également un élément clé de la conception du système. Les soins primaires sont essentiellement dispensés par des médecins de famille privés exerçant seuls et par quelques médecins travaillant dans des centres de soins publics.
Malgré une augmentation constante des dépenses au cours des dernières années, Chypre dépense toujours moins pour la santé au total que les autres pays de l’UE. En 2021, Chypre consacrera 9,4 % de son PIB à la santé, contre 11 % en moyenne dans l’UE. La part publique des dépenses de santé est passée de 42 % en 2018 à 85,3 % en 2021, depuis l’introduction du GESY en 2019.
Le taux de mortalité évitable et le taux de mortalité due à des causes traitables sont faibles, et les taux de vaccination de routine sont élevés. Les besoins non satisfaits sont faibles par rapport à d’autres pays de l’UE, bien que les dépenses consacrées à la prévention et à la promotion de la santé à Chypre soient les plus faibles de l’UE.
Le programme GESY offre un ensemble complet de prestations couvrant les soins primaires, les soins spécialisés ambulatoires et les soins hospitaliers. Pour garantir l’accès financier aux médicaments, les bénéficiaires paient un copaiement forfaitaire de seulement 1 EUR pour l’équivalent générique le moins cher d’un médicament prescrit. Si les patients souhaitent obtenir le médicament de marque, ils paient la différence de prix entre le produit générique et le produit de marque.
Les dépenses directes ont considérablement diminué grâce à l’extension de la couverture et à l’augmentation de la disponibilité des prestataires de soins de santé dans le cadre du programme GESY. En 2019, ces dépenses s’élevaient à 34 %, soit plus du double de la moyenne européenne (15 %). En 2020, elles étaient tombées à 18 % et en 2021 à 10 %. [1]
L’introduction du GESY a permis à l’organisation d’assurance maladie de passer des contrats avec des prestataires privés. Cela a permis d’alléger certaines contraintes de capacité dans les soins hospitaliers et de réduire le nombre de patients sur les listes d’attente. [2]
Références
[1] OCDE/Observatoire européen des systèmes et des politiques de santé (2023), Chypre : Profil de santé du pays 2023, L’état de santé dans l’UE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/43898784-en
[2] Theodorou M, Charalambous C, Petrou C, Cylus J. Chypre : Health system review. Health Systems in Transition. 2012 ; 14(6):1-128