Dans le rapport 2020, intitulé ” Réformes du financement et de la budgétisation de la santé au Gabon : processus et défis sur la voie de la couverture sanitaire universelle“, les experts déclarent,
Le Gabon a lancé une réforme fondamentale du financement de la santé en 2007 afin de soutenir l’objectif de la couverture sanitaire universelle (CSU). Les dirigeants du pays ont étendu la couverture médicale aux segments les plus pauvres de la population, mobilisé des fonds publics supplémentaires par le biais de taxes affectées et créé une agence nationale d’achat, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS).
Cette centrale d’achat nationale couvre 76 % de la population gabonaise et les deux tiers des adhérents sont identifiés comme vivant dans la pauvreté. Les personnes couvertes par cette agence bénéficient des mêmes prestations que l’ensemble des assurés.
Le résumé du même rapport fournit des informations sur les opportunités et les défis de la réforme du financement de la santé dans le pays :
En 2017, le gouvernement a mis fin à l’une de ses taxes affectées, mettant encore plus en péril la durabilité du modèle de financement public. La taxe sur les téléphones portables existait depuis une décennie et sa suppression a affaibli le financement du programme d’assurance maladie sociale pour les pauvres (Gabonais Économiquement Faibles, GEF), le Régime des Indigents du Gabon. La Contribution Spéciale de Solidarité (CSS), créée en 2017-2018, risque de ne pas combler le déficit. Assurer la continuité du soutien au FEM devrait être une priorité pour garantir les protections de la réforme pour les Gabonais à faible revenu. Du côté des dépenses, en l’absence d’une politique d’achat stratégique et de l’utilisation prédominante des paiements à l’acte, l’escalade des coûts au niveau de l’acheteur est une préoccupation majeure. La structure de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale ( CNAMGS) est divisée en trois fonds distincts pour différents groupes de population. Cela contribue à la fragmentation financière et à des flux de financement complexes pour les prestataires de services de santé. …
Des progrès significatifs ont été réalisés dans le renforcement des pratiques de budgétisation et de dépenses. Toutefois, ces dernières années, la mise en œuvre des mesures globales de la GFP ( [public financial management] ) s’est heurtée à des difficultés qui ont entraîné d’importantes perturbations dans le système de la GFP. L’adoption de budgets-programmes pour tous les secteurs a marqué un changement important. Cependant, plusieurs problèmes de conception et de mise en œuvre ont entravé les résultats. Les programmes budgétaires dans le domaine de la santé ne sont pas alignés sur les priorités sectorielles, sont trop concentrés et ne permettent pas aux dirigeants de [ministry of health] de fixer les bonnes priorités en matière de dépenses. L’exécution du budget a chuté de façon spectaculaire ces dernières années, principalement en raison des défauts de conception du budget et de la complexité des procédures de dépenses. Le taux d’exécution des dépenses sur le site [ministry of health] après l’introduction du budget-programme reste inférieur à 60 %.
[1] Organisation mondiale de la santé, Base de données sur les dépenses mondiales de santé, Indicateurs et données (choisir un pays)
[2] Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale, CNAMGS