L’histoire du système de santé en Guinée est décrite sur le site du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique et divisée en quatre périodes différentes, résumées et traduites ci-dessous.
La période coloniale : elle se caractérise par l’intervention de cliniques mobiles pour lutter contre les maladies endémiques et la création d’hôpitaux dans les grandes villes et au niveau des stations des compagnies minières et agricoles. Le personnel est essentiellement composé de soldats de la colonie, de missionnaires et d’auxiliaires africains. Ce système de santé visait principalement à protéger les colons, leurs employés et dans une moindre mesure les indigènes.
La période 1958-1984 : elle est caractérisée par un pouvoir révolutionnaire qui met l’accent sur l’équité de l’accès aux soins… Le financement des soins et des services est essentiellement public, et les soins sont gratuits. C’est l’époque de “l’Etat providence”.
La période 1984-2000 : … à partir des assises de la conférence nationale de santé tenue en juillet 1984 …, des réformes ont été initiées … : l’officialisation du secteur privé, l’opérationnalisation des soins de santé primaires et du recouvrement des coûts dans le cadre de la mise en œuvre de l’Initiative de Bamako et de la réforme hospitalière et pharmaceutique. … A l’époque, le système de santé guinéen était un modèle pour les pays ayant un niveau de développement similaire. Ces résultats ont été obtenus grâce, entre autres, à la politique de décentralisation et de participation communautaire. Durant cette période, la Guinée, qui avait souscrit à la Déclaration d’Alma Ata sur les soins de santé primaires (SSP) en 1978, s’est engagée dans la mise en œuvre de cette stratégie qui a permis de relancer les centres de santé par la mise en place d’un paquet de prestations orienté vers la mère, l’enfant, les affections courantes et la fourniture de médicaments essentiels. Cette approche a été couplée à une réforme du financement de la santé basée sur la contribution des usagers (Initiative de Bamako) en 1987. …
Période 2000-2014 : le système de santé est caractérisé par une multitude de projets et de programmes verticaux. Des dysfonctionnements du système ont été constatés, et le Ministère de la Santé a organisé la revue du système de santé en 2000 à Dalaba. Cet examen a recommandé l’élaboration d’une nouvelle politique nationale de santé accompagnée d’un plan national de développement de la santé (PNDS) d’ici 2010. Au cours de cette période, il y a eu une diminution progressive du financement public, ce qui a augmenté la charge supportée par les ménages exposés à la précarité et à la vulnérabilité résultant du paiement direct.
Au cours de la dernière décennie, le pays a entrepris plusieurs réformes pour progresser vers la couverture sanitaire universelle et la protection sociale, bien que des disparités persistent dans les zones rurales. La mise en œuvre de la Le plan national de développement de la santéqui met l’accent sur les soins de santé primaires (SSP) et le renforcement du système de santé, vise à réduire ces inégalités et à améliorer l’accès universel aux services de santé essentiels.
L'accès à la santé : une priorité aux multiples défis
La Guinée a intégré les objectifs de développement durable dans son Programme intérimaire de référence couvrant la période 2022-2025. L’accès universel aux services de santé est au cœur du quatrième objectif de ce programme, qui se veut axé sur “l’action sociale, l’emploi et l’employabilité”. Or, selon un rapport du Groupe de la Banque mondiale (GBM) dont le titre se traduit en anglais par Impact des dépenses directes de santé sur la pauvreté et conformité du financement public et externe de la santé en GuinéeLa Guinée est confrontée à des défis pour faire progresser l’accès universel aux soins de santé. Le rapport cite les défis suivants : En 2021, les ménages représentaient 53,5 % des dépenses totales de santé, alors que le financement public ne représentait que 21 % en 2019 ; et en 2019, le financement de la santé publique représentait 0,9 % du PIB, contre 3,4 % pour l’administration publique et 2,2 % pour la défense et la sécurité.
Mécanismes de protection sociale
Les efforts de la Guinée pour renforcer la PS dans le domaine de la santé se traduisent par la mise en place des différents mécanismes de prépaiement suivants.
- Le Fonds national d’aide sociale Fonds national de protection socialequi couvre les employés et les retraités de l’État
- Le Fonds national de sécurité sociale Fonds national de sécurité socialeLa Caisse nationale de sécurité sociale, qui s’adresse aux salariés du secteur privé
- Le Fonds Fonds pour l’indigencevisant à soutenir la population indigente
Pour relever les défis existants, la Guinée a mis en place des subventions croisées et des mécanismes de solidarité, tels que l’adoption de la loi sur la mutualité sociale en 2021. En outre, la priorité est donnée au financement des soins de santé primaires par le biais de la Plan stratégique national pour la santé communautaire 2023-2027Le plan stratégique national pour la santé communautaire 2023-2027 a été élaboré sur la base de l’évaluation du plan précédent et des meilleures pratiques identifiées au cours de sa mise en œuvre.
Gestion harmonisée des programmes
Des efforts visant à harmoniser la gestion et la coordination des programmes financés par les donateurs, tels que ceux du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, de Gavi, de l’Alliance du vaccin et du Groupe de la Banque mondiale, sont en cours par l’intermédiaire de l’unité d’appui à la gestion et à la coordination des programmes du ministère de la santé du pays.
Possibilités de financement de la santé
Selon la base de données des dépenses mondiales de santé, le financement externe représente 22,65 % des dépenses de santé actuelles. Le déblocage de ces fonds peut être long et complexe, et il existe de nombreuses possibilités de financement national, notamment des partenariats public-privé et des partenariats avec des sociétés minières, des entreprises de télécommunications, des brasseries et des fabricants de cigarettes.