La Pologne est un pays à revenu élevé dont l’économie est la plus importante d’Europe centrale [1]. La part du PIB de la Pologne consacrée à la santé a augmenté modérément et régulièrement, passant de 5,29% en 2000 à 6,59% en 2021. Malgré cette augmentation, en 2019, la part du PIB de la Pologne consacrée à la santé (6,45 %) était inférieure à celle de l’Union européenne (8,49 %) et à celle de la région européenne de l’OMS (7,63 %), également en 2019[2]. Les dépenses courantes de santé (DCS) par personne ont été multipliées par cinq, passant de 238 Int$ en 2000 à 1183 Int$ en 2021[1]. Les dépenses directes en pourcentage du CHE ont diminué, passant de 31,3 % en 2000 à 20,0 % en 2021. L’augmentation de la part des modes de financement obligatoires, de 68,9 % en 2000 à 72,6 % du CHE en 2021, et des modes de financement publics, de 7,0 % en 2000 à 10,4 % du CHE, explique la diminution des dépenses de soins de santé primaires.[2].
Les réformes récentes du système de santé comprennent des projets pilotes nationaux visant à améliorer la coordination des soins, tels que le Réseau national d’oncologie et le Réseau national de cardiologie ; la mise en œuvre d’outils de santé en ligne, notamment l’accès aux dossiers médicaux numériques, les ordonnances électroniques et les références électroniques ; et l’expérimentation de nouveaux modèles de soins dans le domaine des soins primaires et des soins de santé mentale[3].
Protection sociale de la santé et modalités de financement de la santé
Comme indiqué dans le rapport 2022 de Sowada et al., le système de santé polonais est basé sur l’assurance maladie sociale (AMS), dont la gouvernance est centralisée au sein du ministère de la santé et les achats au sein du Fonds national de santé (NFZ). Les branches régionales du NFZ sont chargées d’acheter des services sur leurs territoires respectifs, ouverts aux prestataires publics et privés. Le panier de services garantis est fixé au niveau central.
Les cotisations d’assurance maladie, qui sont affectées par le biais d’un impôt sur les salaires, constituent la principale source de financement des soins de santé publics et représentent environ 60 % des dépenses de santé actuelles. Ces fonds sont alloués aux antennes régionales du NFZ, qui passent des contrats avec les prestataires de services de santé. La fiscalité représente environ 10 % des dépenses de santé actuelles et finance les services d’urgence médicale ambulatoires, les programmes de santé publique et les prestations destinées aux groupes de population exemptés de cotisations à la SHI. Le partage des coûts est largement appliqué aux produits pharmaceutiques ambulatoires, les paiements privés pour les médicaments ambulatoires représentant de loin la plus grande part des paiements directs.
Comme le résument Sowada et al, “le système public couvre 91% de la population mais est essentiellement universel, la plupart des non-assurés vivant à l’étranger mais restant enregistrés en tant que résidents”. Bien que la SHI couvre un large éventail de services, certains produits pharmaceutiques, appareils thérapeutiques et soins dentaires ne sont pas couverts. Les personnes qui ne sont pas couvertes par le SHI ont accès aux soins médicaux d’urgence ambulatoires et aux soins primaires.[3].
Références
[1] La Banque mondiale en Pologne : Development News, Research, Data | World Bank Accessed 3 May 2023.
[2] Base de données sur les dépenses mondiales de santé, consultée le 4 mai 2023.
[3] Sowada, C., et al. Pologne : Résumé du système de santé, 2022. Bureau régional de l’OMS pour l’Europe au nom de l’Observatoire européen des systèmes et des politiques de santé Consulté le 5 mai 2023.