Plus de 80 % de la population a accès à l’assurance maladie par le biais de deux régimes :
- Un régime de cotisations individuelles obligatoires (Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM)), couvrant les travailleurs du secteur formel et leurs ayants droit à travers trois régimes (public, privé, remboursements).
- Programme non contributif, couvrant les ménages en situation de pauvreté à deux taux, l’un pour les personnes en situation de pauvreté (taux AMG1) et l’autre pour les personnes en situation de vulnérabilité (AMG2, qui est un taux réduit) qui sont traitées dans les établissements de santé publics.
Cependant, bien que les dépenses de santé publiques représentent une part relativement élevée des dépenses publiques totales (12 % en 2021), les dépenses de santé à la charge des ménages sont relativement élevées(33,7 % des dépenses de santé actuelles en 2021), ce qui entraîne des inégalités importantes et, dans certains cas, risque de faire tomber les gens dans la pauvreté (en 2015 : l’incidence des dépenses de santé catastrophiques à la charge des ménages était de 10 % et les dépenses de santé appauvrissantes à la charge des ménages au seuil de pauvreté relative de 60 % de la consommation ou du revenu médian étaient de 14,8 %)[1].[1]
Une vision durable pour parvenir à une couverture sanitaire universelle
La politique nationale de santé tunisienne (PNS), adoptée par le gouvernement en 2021, est basée sur une vision 2030 de la santé publique universelle. La PNS a été élaborée dans le cadre de la deuxième phase du dialogue sur les politiques, stratégies et plans nationaux de santé, selon un processus participatif et inclusif. La SNP vise à améliorer l’accès à des services de santé équitables par le développement d’un paquet de services essentiels disponibles et adaptés aux besoins de chaque personne au cours de sa vie, en plus de la création d’un régime de couverture de base unifié.
Relever les défis de la couverture sanitaire universelle et du financement de la santé
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) travaille en étroite collaboration avec d’autres partenaires pour aborder la question de la santé universelle et du financement de la santé sous l’égide du Groupe des partenaires pour la santé (HPG), dont l’OMS assure la présidence. Le groupe de travail du HPG sur le financement de la santé et la protection sociale a été créé pour améliorer la coordination et le partage d’informations et pour explorer le développement d’un programme stratégique avec des activités conjointes entre les partenaires qui soutiennent le gouvernement tunisien dans la conception, la mise en œuvre et le suivi des politiques et des mécanismes de financement de la santé et de protection sociale. Les activités prévues et en cours se concentrent sur la révision du paquet de prestations (Agence française de développement), l’analyse de l’efficacité des établissements de santé (Union européenne), les allocations familiales (Fonds des Nations unies pour l’enfance) et le financement des médicaments (OMS et Groupe de la Banque mondiale).
Options stratégiques pour la Tunisie
La Politique Nationale de Santé (PNS) indique que pour progresser vers la CMU (voir page 6), l’objectif est de placer stratégiquement le citoyen au centre des préoccupations des institutions et des professionnels de santé.
“Pour y parvenir”, poursuit la PNS en page 15, “nous devons faire du système local de santé familiale la cheville ouvrière du système de santé et garantir à tous l’accès à un ensemble abordable de services essentiels de qualité, centrés sur la personne”.
[1] Organisation mondiale de la santé, Tracking Universal Health Coverage : 2023 Global monitoring report (en anglais)