Cette évaluation de la faisabilité et de l’opportunité d’une assurance maladie sociale (AMS) aux Fidji souligne que le système actuel de financement des soins de santé garantit la protection contre les risques financiers et que les pauvres de ce pays ne sont pas confrontés à des obstacles financiers dans l’accès aux services de santé disponibles.
Le ministère de la santé (MoH) est chargé de fournir la plupart des services de santé aux Fidji et finance la quasi-totalité des lits d’hôpitaux, des soins hospitaliers et préventifs, ainsi que la plupart des services ambulatoires. Les paiements directs ne représentent que 16 % du financement total des soins de santé et, en termes de protection contre les risques financiers, les estimations pour ce pays montrent que les incidences globales des dépenses catastrophiques et appauvrissantes aux Fidji sont très faibles par rapport à d’autres pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Ces deux mesures montrent que les Fidji obtiennent de bons résultats en matière de protection contre les risques financiers.
D’un point de vue technique, il est possible de mobiliser des fonds supplémentaires par le biais de la SHI en utilisant les dispositions du Fiji National Provident Fund (FNFP). Un prélèvement de 1 % sur les salaires des cotisants au FNPF permettrait de collecter l’équivalent de 12 à 14 % du budget actuel du ministère de la santé, et ne nécessiterait que des investissements supplémentaires minimes en termes de capacités administratives. Toutefois, ces deux institutions ne disposent pas des compétences nécessaires pour gérer les paiements aux prestataires et pour surveiller et contrôler les coûts. L’introduction de la SHI contributive fragmentera la mutualisation des risques dans le système de santé fidjien et, à l’avenir, il sera beaucoup plus difficile de reconstituer les pools de risques.