En Tunisie, l’assurance sociale contributive pour la retraite et d’autres types de prestations diffère dans les secteurs public et privé et est mise en œuvre par le biais de deux régimes gérés par deux fonds distincts. La Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (CNRPS) couvre le secteur public, tandis que la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) couvre le secteur privé.
Sur la base d’un contrat social entre l’État et la société, la Tunisie a offert des services gratuits et universels depuis son indépendance, tels que les soins de santé et l’éducation, la nourriture et l’énergie subventionnées, et des garanties d’emploi dans le secteur public pour les diplômés (Assaad, 2014 ; El Haddad, 2020). Cependant, les réformes économiques et structurelles des années 80 et 90 ont conduit à l’affaiblissement de la classe moyenne, à la concentration de la pauvreté et du chômage dans les régions intérieures, à l’émergence du secteur informel et à l’exclusion d’une grande partie de la population de toute forme de protection sociale formelle. En fin de compte, les frustrations liées à la rupture du contrat social ont alimenté les tensions sociales et les protestations et ont donné lieu à une révolution populaire en 2010.
