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Les gens ont-ils les moyens de payer les soins de santé ? 2021 Rapport de l'OMS sur la protection financière en Macédoine du Nord - P4H Network

Les gens ont-ils les moyens de payer les soins de santé ? 2021 Rapport de l’OMS sur la protection financière en Macédoine du Nord

Le rapport “Les gens peuvent-ils se permettre de payer les soins de santé ? New evidence on financial protection in North Macedonia” fournit une analyse complète de la protection financière dans le système de santé du pays. Il examine dans quelle mesure les paiements directs créent des difficultés financières et affectent l’accessibilité aux soins de santé, en particulier parmi les populations vulnérables.

Le rapport met en évidence une diminution des difficultés financières au fil du temps, le pourcentage de ménages confrontés à des dépenses catastrophiques étant passé de 9,6 % en 2006 à 6,5 % en 2018. En outre, près de 7 % des ménages se sont appauvris ou risquent de s’appauvrir en raison des dépenses de santé en 2018, contre 10 % en 2006. Toutefois, la charge financière reste disproportionnée dans les ménages les plus pauvres et dans ceux dont l’un des membres au moins est âgé de plus de 60 ans.

Malgré les améliorations, les paiements directs représentent encore 42 % des dépenses totales de santé, ce qui est nettement plus élevé que la moyenne de l’UE, qui est de 22 %. Cette dépendance à l’égard des paiements directs reflète la faiblesse des investissements en matière de santé publique et les lacunes de la couverture, en particulier pour les médicaments en consultation externe et les soins spécialisés. Les médicaments et les services ambulatoires restent les principaux facteurs de difficultés financières, les ménages les plus pauvres consacrant une part plus importante de leurs revenus à l’achat de médicaments essentiels.

Bien que la Macédoine du Nord dispose d’un système d’assurance maladie obligatoire (FZO), environ 10 % de la population n’est pas assurée. Cela signifie que les personnes non assurées doivent payer l’intégralité du coût des services de santé, à l’exception des soins d’urgence. L’absence de couverture d’assurance affecte particulièrement les travailleurs informels, les travailleurs indépendants qui ne paient pas leurs cotisations et les personnes qui n’ont pas d’emploi.

Même parmi les assurés, la couverture des médicaments en ambulatoire est faible et nécessite d’importants paiements directs. La liste positive des médicaments financés par l’État n’a guère été élargie depuis 2008, ce qui fait que de nombreux médicaments nécessaires ne sont pas couverts. Les structures de co-paiement pour les prescriptions ambulatoires pèsent encore plus sur les patients, car les exemptions pour les groupes à faibles revenus ne s’appliquent pas aux médicaments.

Le rapport fait état de différences flagrantes dans les dépenses de santé entre les groupes socio-économiques. Les ménages du quintile le plus riche sont beaucoup plus susceptibles d’engager des dépenses de leur poche que les ménages plus pauvres. Alors que les personnes plus aisées ont tendance à dépenser davantage pour les soins ambulatoires et hospitaliers, les ménages à faibles revenus donnent la priorité aux médicaments, souvent au détriment d’autres besoins en matière de soins de santé.

Un autre problème important est la prévalence des paiements informels, en particulier dans les services de gynécologie et d’obstétrique. Ces paiements sous la table constituent un obstacle financier supplémentaire, exacerbant les inégalités dans l’accès aux soins de santé. La lutte contre les paiements informels reste un défi majeur pour améliorer la protection financière et garantir un accès équitable aux services médicaux.

Le rapport fait état d’une amélioration de l’accès aux soins de santé au fil du temps, grâce à des interventions politiques et à des avancées technologiques. L’introduction de MojTermin, un système de gestion électronique des données de santé, a considérablement réduit les temps d’attente pour les procédures de diagnostic et les visites de spécialistes. En outre, les politiques visant à développer les services de soins de santé primaires ont entraîné une augmentation de l’utilisation des soins ambulatoires.

Malgré ces améliorations, les besoins non satisfaits en matière de soins de santé persistent, en particulier parmi les populations à faible revenu et les personnes âgées. Bien que les besoins non satisfaits déclarés aient diminué pour atteindre la moyenne de l’UE, d’importantes disparités liées au revenu et à l’âge subsistent. Le coût reste l’obstacle le plus souvent cité pour l’accès aux soins de santé.

Pour parvenir à une couverture santé universelle (CSU) et renforcer la protection financière, le rapport propose plusieurs réformes politiques.

  • Dissocier les droits des cotisations afin que l’accès aux soins de santé ne dépende pas du statut d’assuré.
  • Simplifier les structures de co-paiement et étendre les exemptions aux groupes à faibles revenus.
  • Améliorer l’accessibilité financière des médicaments en mettant régulièrement à jour la liste des médicaments essentiels et en encourageant l’utilisation de génériques.
  • Lutter contre les paiements informels en améliorant le contrôle et la réglementation.
  • Accroître l’investissement public dans les soins de santé, en donnant la priorité à l’accessibilité et à l’abordabilité.
Référence
Organisation mondiale de la santé, Les gens ont-ils les moyens de payer les soins de santé ? Nouvelles données sur la protection financière en Macédoine du Nord, OMS (ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ), 12 Dec 2021