À l’occasion de la Journée internationale de la couverture sanitaire universelle 2023, l’OMS/Europe met en lumière un rapport critique sur l’accessibilité financière des soins de santé en Estonie.
À l’occasion de la Journée internationale de la couverture santé universelle 2023, un nouveau rapport sur l’accès abordable aux soins de santé en Estonie révèle qu’un ménage sur 14 (7 %) a connu des dépenses de santé catastrophiques en 2020 en raison de paiements directs. En conséquence, nombre de ces ménages ont eu du mal à se procurer les produits de première nécessité tels que la nourriture, le logement et le chauffage. La même année, 2 % des ménages ont été plongés dans la pauvreté ou l’ont aggravée en raison des coûts des soins de santé.
Bien que le taux de dépenses de santé catastrophiques en Estonie reste plus élevé que dans de nombreux pays de l’Union européenne (UE), la situation s’est améliorée depuis 2015. Selon le rapport, intitulé
“Les gens peuvent-ils se permettre de payer les soins de santé ? Nouvelles données sur la protection financière en Estonie 2023”
Ces progrès reflètent des changements positifs dans la politique de couverture et d’autres facteurs.
Toutefois, les lacunes de la couverture médicale continuent de compromettre la protection financière. Le rapport met en évidence des lacunes dans trois dimensions de la couverture :
- Qui est couvert ? Environ 10 % des personnes en âge de travailler ne sont pas couvertes en raison du fait que les droits sont liés aux cotisations à l’assurance maladie sociale.
- Quels sont les services couverts ? Le Fonds estonien d’assurance maladie (EHIF) fournit des prestations étendues mais offre une couverture limitée pour les soins dentaires des adultes.
- La proportion des coûts couverts : Bien que le gouvernement ait fait des efforts pour réduire les copaiements pour les médicaments ambulatoires et les soins dentaires, des mesures supplémentaires sont nécessaires pour protéger les ménages à faible revenu.
Le docteur Natasha Azzopardi-Muscat, directrice de la division Politiques et systèmes de santé des pays à l’OMS/Europe, a fait la déclaration suivante :
“La Charte de Tallinn de 2008 affirmait que personne en Europe ne devait devenir pauvre à cause d’une mauvaise santé. Depuis lors, l’Estonie a procédé à des réformes importantes, notamment pour améliorer l’accessibilité financière des médicaments et des soins dentaires ambulatoires. Notre dernière analyse appelle à la poursuite des efforts pour réduire les paiements directs et renforcer la protection financière des ménages vulnérables.”
Pour améliorer la protection financière, l’OMS/Europe recommande à l’Estonie :
- Combler le déficit de couverture de la population en fondant le droit aux prestations du FEIS sur le lieu de résidence.
- Élargir et ajuster les prestations pour répondre aux besoins des groupes les plus vulnérables.
- Augmenter la protection contre les copaiements, en particulier pour les ménages à faibles revenus.
- Abolir la facturation à l’acte pour les soins primaires afin de garantir que l’accès ne dépende pas de la capacité à payer.
- Réduire les paiements directs pour les soins de longue durée et les soins ambulatoires en encourageant des pratiques de prescription rentables et en réglementant les prix.
Les conclusions s’appuient sur les données des enquêtes sur le budget des ménages (2015-2020), les données du système estonien des comptes de la santé pour 2021 et l’analyse de la politique de couverture jusqu’en 2023. Ce rapport a bénéficié du soutien financier de la direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne.
La protection financière est une pierre angulaire de la couverture sanitaire universelle et un indicateur essentiel de la performance des systèmes de santé. L’OMS/Europe, par l’intermédiaire de son Bureau de Barcelone pour le financement des systèmes de santé, surveille la protection financière à l’aide d’indicateurs régionaux sensibles à l’équité. Ce bureau fournit une assistance technique adaptée aux pays afin de réduire les difficultés financières et les besoins non satisfaits en matière de soins de santé en comblant les lacunes de la couverture.
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