L’étude souligne l’importance macroéconomique de la santé et plaide en faveur d’une augmentation des investissements dans les soins de santé en tant que stratégie cruciale pour la croissance économique. Des populations en meilleure santé contribuent à une économie plus forte et à une plus grande productivité, ce qui fait de l’investissement dans les soins de santé une priorité stratégique pour l’avenir prospère du Kenya.
Principales conclusions :
- Inflation et budget de la santé : en 2023, le Kenya a connu un taux d’inflation supérieur à 7,5 %, influencé par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les prix élevés du carburant. Malgré ces pressions économiques, les dépenses de santé restent insuffisantes. Le budget du secteur de la santé pour 2022/23 s’élevait à 122,5 milliards de shillings kenyans, ce qui le place au quatrième rang des secteurs budgétisés et ne permet pas d’atteindre l’objectif de 15 % fixé par la Déclaration d’Abuja.
- Investissements dans les soins de santé primaires : Investir dans les soins de santé primaires et les mesures préventives, telles que les vaccinations, peut permettre de réaliser des économies substantielles et d’améliorer les résultats en matière de santé. Par exemple, il a été démontré que les vaccinations contre le papillomavirus réduisent le risque de cancer du col de l’utérus jusqu’à 50 %, ce qui met en évidence leur rapport coût-efficacité.
- Productivité économique : L’amélioration de la santé est directement liée à l’augmentation de la productivité économique en réduisant la morbidité et en augmentant la participation au marché du travail. Inversement, des taux de morbidité élevés affectent négativement la productivité et la production nationale. Les décès liés à la tuberculose entraînent à eux seuls d’importantes pertes de PIB.
- Le développement durable : Pour parvenir à un développement durable, le Kenya doit se concentrer sur le renforcement des soins de santé primaires, l’élargissement de l’accès aux services de santé essentiels et la prise en compte des déterminants de la santé au sens large, grâce à des collaborations multisectorielles et à des mécanismes de financement novateurs.
Recommandations politiques :
- Augmenter le budget de la santé: Aligner le financement du secteur de la santé sur l’objectif de la déclaration d’Abuja afin de garantir des ressources adéquates pour l’amélioration de la santé.
- Améliorer les soins préventifs: Donner la priorité aux investissements dans les soins de santé primaires et les mesures préventives, y compris les programmes de vaccination à grande échelle.
- Renforcer les collaborations multisectorielles: Favoriser les partenariats entre les différents secteurs pour s’attaquer aux déterminants sociaux de la santé et mettre en œuvre des solutions de financement innovantes.
- Stimuler la productivité économique: Mettre en œuvre des stratégies visant à réduire les taux de morbidité et de mortalité, afin d’améliorer la productivité du travail et la production économique globale.
Conclusion : L’étude appelle à une action urgente pour augmenter les investissements dans les soins de santé au Kenya. Ce faisant, le pays peut favoriser la croissance économique, assurer la viabilité budgétaire et améliorer le bien-être de la société, ouvrant ainsi la voie à un avenir prospère et à une couverture sanitaire universelle.