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85 % des Marocains sont couverts, mais les frais restent élevés - P4H Network

85 % des Marocains sont couverts, mais les frais restent élevés

L’étude de Bank Al-Maghrib révèle qu’en dépit d’une couverture sanitaire de 85 % au Maroc, les ménages paient encore 38 % des coûts de santé, ce qui est bien supérieur aux normes mondiales. Les régimes fragmentés et les frais élevés à la charge des ménages pèsent lourdement sur les familles. Le rapport préconise des réformes pour améliorer l’accès, réduire les coûts et évaluer les impacts macroéconomiques et comportementaux de la protection sociale.

Une nouvelle étude de Bank Al-Maghrib (BAM) met en évidence des lacunes importantes dans le système de protection sociale du Maroc, arguant que l’expansion de la couverture santé ne s’est pas traduite par une protection financière efficace pour les ménages. Bien que le taux de couverture sanitaire du Maroc ait dépassé 85 % en 2022, les familles financent encore 38 % des dépenses totales de santé, ce qui est bien supérieur au seuil de 25 % recommandé par l’Organisation mondiale de la santé et à la moyenne régionale de 26 %. Cela reflète les déséquilibres structurels persistants et les inégalités dans le système d’assurance maladie fragmenté du Maroc, qui comprend l’AMO-CNSS pour les travailleurs privés, la CNOPS pour les employés publics, l’AMO-Tadamon pour les citoyens vulnérables, l’AMO-Achamil pour les participants volontaires, et divers régimes privés.

Malgré l’augmentation des inscriptions, les dépenses à la charge des assurés atteindront 31 milliards de dirhams en 2022, soit environ 848 dirhams par personne, ce qui pèse sur les ménages ruraux et à faibles revenus et limite leurs dépenses pour les produits de première nécessité tels que la nourriture, le logement et l’éducation. La recherche de BAM explore également l’influence de l’assurance maladie sur le comportement financier des ménages, et constate que la couverture réduit l’épargne de précaution, les familles assurées réaffectant leurs revenus à la consommation quotidienne ou aux investissements à long terme. Bien que cela témoigne d’une confiance économique accrue, la banque centrale avertit que la baisse de l’épargne nationale pourrait compromettre la stabilité financière, freiner l’investissement et affaiblir la résistance aux chocs.

BAM appelle à une évaluation holistique de l’impact des réformes sociales qui aille au-delà des statistiques d’inscription pour examiner les dépenses réelles des ménages et le comportement économique. Le rapport recommande d’intégrer ces modèles de comportement dans l’élaboration des politiques macroéconomiques et de donner la priorité à la qualité, à l’accessibilité et à l’abordabilité des soins. Il conclut qu’une protection efficace de la santé passe par la réduction des coûts à la charge des patients, l’amélioration de l’équité des services et l’alignement des ambitions sociales du Maroc sur les capacités économiques de ses citoyens.

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