Les 1ères études sur la politique de gratuité des soins de santé maternels et infantiles n’ont examiné que les effets sur l’utilisation des services dans certaines localités. Cette étude complète examine en plus, les effets de la politique sur les résultats de santé, et analyse sa durabilité financière.
Cette étude de cas complète sur l’impact de la politique de gratuité des soins maternels et infantiles du Burkina Faso s’ajoute au corpus international de preuves sur les coûts, les effets et la durabilité des politiques visant à réduire les obstacles financiers aux soins pour les mères et les nourrissons. L’originalité de cette étude réside dans le fait qu’elle combine diverses techniques quantitatives et inclut des éléments de durabilité, qui ont rarement été incorporés dans les évaluations précédentes, comme l’estimation du modèle de Scully pour l’expansion de l’espace fiscal.
Cette enquête suggère que la mise en œuvre de la politique de gratuité des soins maternels et infantiles a permis de réduire les accouchements compliqués et la mortalité due au paludisme grave chez les enfants de moins de cinq ans. Bien que d’importantes réductions de coûts aient été constatées, la politique n’a pas atteint l’objectif de suppression totale des coûts pour les utilisateurs, en particulier dans les établissements de niveau supérieur.
L’analyse des effets de la politique a également montré que le potentiel de la politique en matière de suppression des obstacles financiers et d’amélioration radicale des différents indicateurs de santé restait limité. Globalement, la politique de gratuité des soins maternels et infantiles semble viable si ses coûts sont limités à environ 10% du budget de la santé. L’accent est également mis sur la nécessité d’accorder une plus grande attention à la gouvernance (y compris l’amélioration de l’efficacité) dans les établissements, sans laquelle il n’est pas possible d’améliorer les avantages de la politique actuelle, même lorsque les intrants et les services sont disponibles.