Ebolowa, Cameroun du 22 au 25 août 2022 : afin de corriger les inégalités liées au genre dans le secteur de la santé et faciliter l’accès à tous à des soins de santé de qualité, le ministère de la Santé en collaboration avec la Personne focale du réseau P4H au Cameroun, a tenu un atelier de budgétisation sensible au genre sur la base du Cadre de dépenses à moyen terme 2023 du ministère de la Santé.
L’atelier a connu la participation des représentants du ministère de la Santé, du ministère de la promotion de la Femme, du ministère du Plan, du ministère des Finances ainsi que des partenaires techniques et financiers du ministère de la Santé notamment l’OMS, la GIZ et l’AFD.
Cet atelier fait suite à l’engagement pris par le Gouvernement de réduire les disparités liées au genre à l’horizon 2030 qui s’est traduit par des instructions données par le chef de l’Etat à travers la lettre de circulaire budgétaire pour la préparation du budget 2023. Le ministère de la Santé, ministère pilote pour conduire cette réforme tient compte de deux facteurs :
- La phase pilote de la mise en place de la couverture santé universelle (CSU) en 2023 ;
- La stratégie de financement de la santé.
Afin de bien codifier les interventions santé dans le budget selon les critères de prise en compte du genre, les participants ont d’abord bénéficié d’un renforcement de capacités suivi de discussions sur plusieurs thématiques dont les principales sont :
- Les généralités liées à la notion du genre au Cameroun et les orientations de la politique nationale genre ;
- La prise en compte du genre dans les politiques et stratégies du secteur santé : PNDS et stratégie de financement de la santé. De manière globale, il est ressorti que la thématique est prise en compte et s’affiche comme une priorité pour faciliter l’accès aux soins à tous sans discrimination aucune. Toutefois, il reste son opérationnalisation effective par des actes concrets et son intégration dans les différents mécanismes de financement de la santé en cours ;
- Les implications des inégalités liées au genre sur la mise en place de la CSU : A travers cette présentation et les échanges qui s’en sont suivis, les participants ont pu relever qu’il existe encore des inégalités liées à l’accessibilité aux services de santé à certains groupes vulnérables du fait des considérations socio-culturelles, des barrières géographiques mais aussi du fait de la disponibilité des services de santé adaptés aux besoins des populations cibles. Dans un contexte de mise en place de la CSU, il est indispensable de corriger ces inégalités et ces iniquités pour permettre à toute la population d’avoir accès aux soins de santé de qualité ;
- La notion de budgétisation sensible au genre. Cette présentation a permis de mettre en évidence la définition d’une dépense dite sensible au genre. Et
A la suite des séances d’échanges et de discussions, le Cadre de dépenses à moyen terme (CDMT) 2023 du ministère de la Santé a été codifié selon l’approche genre. D’une manière générale, 56% du montant prévisionnel du budget 2023 du ministère de la santé est jugé « Genre-sensible ».
Bien qu’appréciable, le niveau doit encore être relevé surtout dans un contexte de mise en place de la CSU.
Pour conclure, les participants ont formulé des recommandations en vue de réduire davantage les inégalités de genre dans le secteur de la santé :
- S’assurer que les inégalités liées au genre sont prises en compte lors des formulations des mécanismes de financement de la santé et leur mise en œuvre effective ;
- Poursuivre la sensibilisation des premiers responsables du ministère de la Santé sur l’importance du genre dans la conduite des activités d’accessibilité aux soins de santé pour tous ;
- Diffuser après validation par la hiérarchie de l’analyse du budget de la santé selon l’approche genre.
Aminata TOU
CFP-Cameroun