M. P. Nirmala, une jeune femme de 26 ans enceinte de quelques semaines de son premier enfant, incarne la confiance que de nombreuses mères sri-lankaises éprouvent à l’égard du système de santé du pays. À l’hôpital divisionnaire de Thalangama, situé à environ 9 kilomètres de Colombo, Nirmala reçoit des soins attentifs de la part de sages-femmes et d’agents de santé qui suivent de près sa grossesse et continueront à veiller à la santé de son bébé après la naissance. La clinique offre des services de santé maternelle et infantile complets en un seul lieu, les sages-femmes rappelant aux mères les vaccinations et autres besoins essentiels en matière de santé. La sage-femme en chef W. A. M. M. Weerasekara, qui a plus de dix ans d’expérience, dirige une équipe dévouée qui fournit non seulement des soins cliniques, mais effectue également des visites à domicile afin de maintenir un soutien continu aux mères et aux enfants. La tenue méticuleuse des dossiers permet de s’assurer qu’aucune mère ni aucun enfant ne manque des interventions sanitaires cruciales, créant ainsi un cycle de soins sans faille de la pré-grossesse à l’enfance.
Des décennies d’engagement en faveur de la vaccination et de la santé publique
Le système de santé du Sri Lanka est largement reconnu comme l’un des meilleurs de la région, en grande partie grâce à son engagement de longue date en faveur de la vaccination. Le pays a lancé son programme élargi de vaccination (PEV) en 1978, proposant initialement six vaccins pour les enfants. Au fil des ans, le calendrier de vaccination s’est élargi pour inclure davantage de vaccins, reflétant l’engagement du gouvernement dans la prévention des maladies infectieuses. Selon le Dr Nimal Gamagedara, médecin épidémiologiste consultant à l’unité nationale d’épidémiologie, il a fallu plus d’une décennie d’efforts soutenus pour atteindre une couverture vaccinale de 80 %. La communauté est désormais très sensibilisée à l’importance de la vaccination, et les mères connaissent le calendrier de vaccination de leurs enfants, même sans qu’on le leur rappelle directement. Cette prise de conscience généralisée a permis au Sri Lanka d’atteindre une couverture vaccinale de plus de 95 % pour les vaccins de base destinés aux enfants, éliminant ainsi efficacement du pays des maladies telles que la polio, la rubéole, le tétanos néonatal et la diphtérie.
Soutien international et résilience face aux défis économiques
Les succès du Sri Lanka en matière de soins de santé primaires et de vaccination ont été soutenus par des partenaires internationaux tels que Gavi, l’Alliance du Vaccin. Bien que le Sri Lanka soit classé parmi les pays à revenu intermédiaire et ne bénéficie pas automatiquement des niveaux d’aide les plus élevés, Gavi a fourni une assistance cruciale pendant la récente crise économique par le biais de son approche pour les pays à revenu intermédiaire. Ce soutien a aidé le pays à maintenir l’approvisionnement et la distribution des vaccins sans interruption, ce qui a permis au gouvernement de donner la priorité aux vaccins tout en réaffectant d’autres fonds aux services de santé essentiels. Le Dr Gamagedara a souligné qu’en dépit des ressources limitées pendant la crise, le programme de vaccination s’est poursuivi sans heurts et sans pénuries, démontrant ainsi la résilience du système de santé sri-lankais.
Une infrastructure solide et des défis permanents
Les investissements du Sri Lanka dans l’infrastructure de la chaîne du froid et les systèmes de distribution des vaccins ont été essentiels au succès de ses efforts de vaccination. L’unité nationale d’épidémiologie gère un système de gestion des stocks bien organisé, avec des entrepôts de vaccins centraux et régionaux et des entrepôts réfrigérés dans les bureaux de santé locaux. L’UNICEF a continué à soutenir cette logistique, en particulier pendant la pandémie de COVID-19, en veillant à ce que les vaccins restent efficaces et atteignent chaque enfant. Cependant, des défis subsistent, notamment des poches d’hésitation vaccinale qui menacent de laisser certains enfants sans protection. Pour y remédier, le Sri Lanka a mené des études sur l’hésitation vaccinale et utilise son système de surveillance robuste pour identifier les enfants non vaccinés par leur nom, ce qui permet de cibler la sensibilisation et l’engagement auprès des familles afin d’apaiser les inquiétudes.
Un filet de sécurité fiable pour les mères et les enfants
Si beaucoup ne saisissent pas l’ampleur de l’investissement du Sri Lanka dans les infrastructures de santé, la technologie et les partenariats internationaux, l’impact est évident pour des mères comme Nirmala. Elle ne connaît peut-être pas les détails complexes du programme de vaccination du pays, ni les années d’efforts consacrées au développement de l’immunité collective et de la confiance entre le personnel de santé et les communautés, mais elle se sent en sécurité. “Je sais que mon enfant et moi sommes en sécurité”, dit-elle, reflétant la confiance que le système de santé complet et bien coordonné du Sri Lanka inspire à ses habitants. Cette confiance, bâtie au fil de décennies de services cohérents et d’engagement communautaire, continue de préserver la santé des mères et des enfants dans l’ensemble de l’île.