JavaScript requis

Le site web de P4H est conçu pour fonctionner au mieux avec Javascript activé. Veuillez l'activer dans votre navigateur. Si vous avez besoin d'aide, consultez https://www.enable-javascript.com/

Comparaison du secteur des soins de santé en Arménie et en Azerbaïdjan - P4H Network

Comparaison du secteur des soins de santé en Arménie et en Azerbaïdjan

Le modèle d’assurance maladie sociale de l’Arménie se concentre sur la couverture universelle et les groupes vulnérables, mais il est confronté à des défis en matière de durabilité du financement et de qualité des soins de santé, tandis que le système financé par l’État de l’Azerbaïdjan bénéficie des recettes pétrolières pour moderniser les infrastructures, mais il est confronté à la corruption et aux disparités entre les zones rurales et les zones urbaines. Les deux pays ont amélioré leurs résultats en matière de santé, mais doivent se pencher sur la gouvernance, l’équité et la qualité des services pour garantir la viabilité de leurs systèmes de santé.

L’Arménie et l’Azerbaïdjan, deux pays voisins du Caucase du Sud, se sont tous deux lancés dans d’ambitieuses réformes des soins de santé au cours des dernières années, mais leurs approches et les défis qui en découlent diffèrent considérablement. Les deux pays s’efforcent d’obtenir une couverture sanitaire universelle et d’améliorer les résultats en matière de santé, mais leurs systèmes de santé, leurs modèles de financement et le développement de leurs infrastructures reflètent leurs contextes économiques, politiques et sociaux uniques.

L’Arménie a opéré une transition vers un modèle d’assurance sociale de santé (SHI), visant à fournir une couverture de santé universelle en mettant en commun des fonds provenant de diverses sources, y compris les budgets gouvernementaux, les contributions obligatoires des employeurs et des employés, et l’assistance externe d’organisations internationales. Ce système est conçu pour financer un large éventail de services de santé essentiels pour la population, avec des dispositions spéciales pour les groupes vulnérables tels que les pauvres, les personnes âgées et les handicapés, qui reçoivent des soins subventionnés ou gratuits. Au fil des ans, l’Arménie a investi dans la modernisation des hôpitaux et des établissements de soins primaires, ce qui a permis d’améliorer l’accès aux soins, en particulier pour les communautés marginalisées. Les progrès des indicateurs de santé tels que l’espérance de vie, la mortalité infantile et les taux de mortalité maternelle reflètent ces efforts. Toutefois, l’Arménie reste confrontée à des défis, notamment en ce qui concerne la lutte contre les maladies non transmissibles et la garantie d’une qualité de soins homogène dans l’ensemble du pays.

La viabilité financière du modèle arménien de la SHI est un problème majeur. Les ressources économiques limitées du pays et le taux élevé d’emplois informels font qu’il est difficile de collecter les cotisations obligatoires et d’assurer un flux régulier de fonds. L’application de la collecte des cotisations, en particulier auprès des personnes travaillant dans le secteur informel, reste problématique. En outre, le maintien et l’amélioration de la qualité des services dans le cadre du système SHI nécessitent des investissements continus dans les infrastructures, la formation de la main-d’œuvre et les mécanismes d’assurance qualité. La fuite des cerveaux des professionnels de la santé, qui cherchent souvent de meilleures opportunités à l’étranger, pèse encore plus sur le système. Les effets persistants du conflit du Haut-Karabakh ont également eu un impact sur les services et les infrastructures de santé, en particulier dans les régions frontalières, ce qui ajoute une nouvelle couche de complexité au paysage sanitaire arménien.

En revanche, le système de santé de l’Azerbaïdjan est principalement financé par l’État, grâce aux revenus générés par les exportations de pétrole et de gaz du pays. Le gouvernement a réalisé des investissements substantiels pour moderniser les infrastructures de santé, en particulier à Bakou et dans d’autres grandes villes, ce qui s’est traduit par la construction de nouveaux hôpitaux et centres de diagnostic. Ces investissements ont contribué à l’amélioration des indicateurs de santé, tels que la réduction des taux de mortalité infantile et maternelle. Malgré ces progrès, des disparités persistent dans l’accès à des soins de santé de qualité, en particulier entre les zones urbaines et rurales, où les installations modernes et les services spécialisés sont moins disponibles.

La dépendance de l’Azerbaïdjan à l’égard des recettes pétrolières, tout en permettant des dépenses de santé importantes, rend également le système vulnérable aux fluctuations des prix mondiaux du pétrole. La corruption et l’inefficacité restent des problèmes persistants, entraînant une mauvaise utilisation des fonds et une qualité inégale des soins. La distribution des ressources de santé est souvent inéquitable, les zones rurales étant à la traîne par rapport aux centres urbains en termes d’infrastructures et de disponibilité des services. Bien qu’il existe des prestataires de soins de santé privés, leur contribution au financement global des soins de santé reste relativement faible, et l’État reste l’acteur dominant en matière de financement et de réglementation.

En comparaison, le modèle arménien de la SHI vise une plus grande stabilité financière et une allocation plus efficace des ressources en faisant appel à de multiples sources de financement et en alignant les dépenses sur les besoins en matière de soins de santé. L’accent mis sur les soins primaires et la couverture des groupes vulnérables témoigne d’un engagement en faveur de l’équité, même si des problèmes de mise en œuvre subsistent. Le modèle de l’Azerbaïdjan, financé par l’État et bénéficiant de ressources financières substantielles, est confronté à des risques en raison de sa dépendance à l’égard des recettes pétrolières et de problèmes de gouvernance persistants.

Les deux pays ont réalisé des progrès notables dans la réforme de leurs systèmes de santé et l’amélioration des résultats sanitaires. Toutefois, ils doivent continuer à relever les défis de la gouvernance, à améliorer la qualité et l’équité des services et à veiller à ce que leurs systèmes de santé soient résistants et durables face aux incertitudes économiques et politiques.

Référence