Les économistes s’inquiètent de la viabilité du régime national d’assurance maladie (NHI) de l’Afrique du Sud, citant les difficultés du gouvernement à assurer le financement et le démantèlement potentiel des régimes médicaux existants, qui sont déjà soumis à des pressions.
Des économistes se sont interrogés sur la faisabilité du régime national d’assurance maladie (NHI) en Afrique du Sud, en particulier sur la capacité du gouvernement à assurer le financement nécessaire dans sa forme actuelle.
Anja Smith et Claire Bisseker du Bureau for Economic Research (BER) ont souligné les perspectives incertaines de l’INSA, en citant la résistance de la société aux augmentations d’impôts, comme en témoigne l’annulation de l’augmentation de la TVA dans le budget 2025. Le gouvernement étant confronté à des réticences, même pour une augmentation mineure de la TVA, le financement des plans ambitieux de l’INSA semble incertain. Les défis auxquels est confronté le NHI sont aggravés par les réformes nécessaires dans l’environnement déjà tendu des régimes médicaux.
Les économistes ont mis en évidence des problèmes tels que l’inadéquation des mécanismes de partage des risques entre les régimes médicaux, les faibles taux d’emploi et la croissance économique, qui ont entraîné le vieillissement de la base des adhérents et l’escalade des coûts. Ils ont noté qu’au lieu de soutenir les régimes médicaux, l’INSA pourrait démanteler ces systèmes essentiels de mise en commun des risques en matière de santé.
Les acteurs du secteur privé ont proposé un plan alternatif dans lequel le NHI fonctionnerait en concurrence avec les régimes médicaux, permettant aux employeurs de choisir entre le NHI Fund et les régimes existants pour la couverture de leurs employés. Actuellement, environ 26 % des Sud-Africains employés officiellement ont accès à une aide médicale par l’intermédiaire de leur employeur, mais cette couverture n’est pas obligatoire.
Le plan d’assurance maladie sociale suggère qu’une couverture complète ne serait étendue au reste de la population qu’après avoir assuré une couverture obligatoire à tous les travailleurs salariés. Les experts du BER ont exhorté le ministre de la santé, Aaron Motsoaledi, à envisager une approche progressive de l’assurance maladie sociale. Cela impliquerait la mise en place d’un fonds de partage ou d’égalisation des risques (REF) qui faciliterait le transfert des ressources des membres en bonne santé vers les membres plus malades, promouvant ainsi l’équité dans le financement.
En outre, le rapport a identifié une population moyenne non desservie d’environ 3 millions de personnes qui sont trop riches pour les hôpitaux publics, mais qui ne peuvent pas se permettre d’avoir des régimes médicaux. De nombreuses initiatives destinées à ce groupe ont été mises de côté en raison de la NHI. L’émergence de produits d’assurance maladie privés limités a été considérée comme une menace potentielle pour la stabilité du secteur des régimes médicaux.
Les recommandations de l’enquête sur le marché de la santé (Health Market Inquiry – HMI) de 2019 de la Commission de la concurrence pourraient contribuer à atténuer les problèmes liés au marché de la santé en encourageant les négociations multilatérales sur les prix, en établissant des ensembles de prestations de base obligatoires pour les régimes médicaux et en créant un organisme de réglementation indépendant chargé de superviser les prix et la conduite des prestataires de soins.
Enfin, les réformes proposées prévoient une affiliation obligatoire pour tous les travailleurs formellement employés, financée par les cotisations conjointes des employeurs et des employés. Une approche basée sur les subventions croisées des revenus permettrait d’aligner les cotisations au régime médical sur les niveaux de revenus, en veillant à ce que les personnes à hauts revenus paient davantage.
Les économistes affirment que la mise en œuvre de ces réformes pourrait jeter les bases d’une couverture santé plus large fondée sur la mutualisation des risques, tout en soulignant que sans ces réformes essentielles, le recours au secteur privé pourrait alourdir les charges pesant sur l’État.