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En Australie, les caisses d'assurance maladie privées pratiquent des prix abusifs sur les primes d'assurance, malgré l'avertissement du ministre - P4H Network

En Australie, les caisses d’assurance maladie privées pratiquent des prix abusifs sur les primes d’assurance, malgré l’avertissement du ministre

Le ministre de la santé, Mark Butler, demande instamment qu’une enquête soit menée sur les assureurs maladie privés pour “phoenixing de produits”, qui consiste à fermer des polices existantes et à rouvrir des polices similaires à des prix plus élevés, augmentant ainsi les primes sans l’approbation des autorités réglementaires. Malgré les avertissements précédents de M. Butler, cette pratique a persisté, contribuant à d’importantes difficultés financières pour les consommateurs.

Le ministre de la santé, Mark Butler, a demandé une enquête urgente sur les caisses d’assurance maladie privées qui exploitent une faille réglementaire connue sous le nom de “phoenixing de produits”. Cette pratique consiste pour les assureurs santé à fermer des polices existantes et à rouvrir des polices similaires à des prix nettement plus élevés, ce qui leur permet essentiellement d’augmenter les primes sans l’approbation des autorités de réglementation. Le médiateur du Commonwealth a mis en évidence cette pratique dans un rapport publié en décembre, la décrivant comme répandue et anticoncurrentielle, car elle décourage les consommateurs de rechercher de meilleures offres.

M. Butler a exprimé son vif mécontentement à l’égard de cette pratique, qu’il a qualifiée de “sournoise” et d'”abus de prix”. Il a déjà averti les assureurs santé qu’il prendrait des mesures législatives s’ils ne mettaient pas fin à ces pratiques. Cependant, malgré ces avertissements, la phénixisation des produits persiste. Une analyse récente de l’association de consommateurs Choice a révélé que la HCF, l’une des principales caisses d’assurance maladie, a fermé sa couverture de niveau or aux nouveaux clients et l’a rouverte moyennant une augmentation de prix moyenne de 35 %. Plus précisément, un célibataire de Nouvelle-Galles du Sud payait 343 dollars par mois pour l’ancienne police, et 456 dollars pour la nouvelle, qui comprenait également une couverture supplémentaire. À la suite de ces changements, les consommateurs à la recherche d’une couverture hospitalière de premier ordre sont désormais obligés de souscrire des garanties complémentaires, ce qui complique encore leur choix en matière d’assurance.

M. Butler a souligné qu’il ne tolérerait pas de telles tactiques et qu’il espérait une résolution rapide du problème. Le médiateur du Commonwealth a affirmé qu’il surveillait le phoenixing des produits par le biais des plaintes en cours, mais il a noté l’absence de plaintes récentes à ce sujet depuis son dernier rapport. Anne Ruston, ministre de la santé de l’ombre, a critiqué l’inaction du gouvernement, déclarant que le phoenixage de produits ajoute à la pression financière qui pèse sur les ménages australiens, en particulier en période de difficultés économiques. Elle a souligné que des millions d’Australiens bénéficiant d’une assurance maladie privée sont confrontés à des augmentations de primes supérieures à l’inflation, ce qui est très préoccupant.

La HCF a répondu aux critiques en déclarant qu’elle avait dû modifier ses offres en raison des “problèmes de viabilité” liés aux polices d’assurance de niveau “or”. Selon elle, il était injuste que la majorité des membres subventionnent les primes d’un petit pourcentage de membres “gold”. Ils ont fait valoir que leur décision était un équilibre entre la durabilité, l’accessibilité financière et les besoins de leurs membres. Les détracteurs ont toutefois affirmé que cela justifiait de faire peser la charge des coûts sur les nouveaux clients, alors que les clients existants n’étaient pas incités à envisager d’autres solutions.

Private Healthcare Australia, qui représente les caisses d’assurance maladie, a défendu la pratique consistant à fermer des produits lorsqu’ils ne sont pas rentables. Elle a affirmé que les assureurs maladie ne peuvent pas laisser indéfiniment des produits déficitaires, conformément à la réglementation établie par l’Autorité australienne de régulation prudentielle (APRA). En outre, ils ont affirmé que les augmentations de prix reflétaient les coûts réels des soins de santé, qui ont augmenté dans un climat inflationniste. Cette controverse a pour toile de fond l’approbation annuelle des augmentations de primes par le gouvernement, avec effet au 1er avril de chaque année.

Cette année, le gouvernement a approuvé une augmentation de 3,73 %, ce qui correspond à la moyenne de toutes les polices proposées par chaque fonds. Toutefois, les détenteurs de polices de haut niveau sont souvent confrontés à des hausses de 8 à 13 %, tandis que les clients ayant souscrit des polices de niveau inférieur ne voient leurs primes augmenter que de 1 à 2 %, voire diminuer. L’analyse de Choice a révélé des disparités dans l’augmentation des primes selon les niveaux de police : les primes de la couverture de base augmenteraient en moyenne de 0,8 %, celles de la couverture bronze de 2,5 %, celles de la couverture argent de 3,2 % et celles de la couverture or de près de 12,6 %.

Des experts, dont Stephen Duckett de l’université de Melbourne, ont critiqué le secteur de l’assurance maladie privée, le décrivant comme un “jeu de poudre aux yeux”. Il a souligné que le gouvernement devait adopter une position ferme à l’égard des pratiques qui exploitent les consommateurs, en plaidant pour une réglementation claire en matière d’augmentation des primes.

Pour des personnes comme Judi Giddings, cliente de la HCF, la hausse des primes a une incidence directe sur leur situation financière. Âgée de 73 ans, Mme Giddings a déclaré avoir du mal à payer son assurance maladie et a été obligée de continuer à travailler pour payer ses primes. À la recherche d’options plus abordables, elle a trouvé une police légèrement moins chère auprès d’un autre assureur, qui offrait également de meilleures prestations, ce qui illustre la difficulté pour beaucoup de s’y retrouver dans les méandres de l’assurance maladie privée.

En résumé, le problème actuel du phoenixing de produits dans le cadre de l’assurance maladie privée met en évidence les défis importants auxquels sont confrontés les consommateurs australiens, en particulier lorsque les familles doivent faire face à des coûts croissants dans un contexte de pressions économiques. L’enquête du ministre de la santé Mark Butler et le débat plus large sur la transparence, la concurrence et la protection des consommateurs soulignent le besoin crucial de réformes pour sauvegarder les intérêts des Australiens qui dépendent d’une couverture médicale privée. L’examen minutieux des pratiques qui pèsent sur les consommateurs devrait donner lieu à de nouvelles discussions et à d’éventuelles mesures législatives visant à garantir un accès juste et équitable aux soins de santé.

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