La deuxième édition du “Shastha Chorcha” organisée par l’OMS Bangladesh a rassemblé des leaders mondiaux et locaux du secteur de la santé afin de relever les défis liés à la mise en place d’une couverture sanitaire universelle. L’accent a été mis sur l’innovation, le leadership, l’engagement communautaire et la collaboration pour des réformes sanitaires durables.
La deuxième session de “Shastha Chorcha”, une initiative lancée par l’OMS Bangladesh, s’est tenue le 25 juin 2025 au bureau de pays de l’OMS Bangladesh à Dhaka. L’événement a rassemblé des experts mondiaux de la santé, des responsables gouvernementaux et des représentants de divers secteurs afin d’examiner ensemble les défis et les opportunités associés à la réalisation de la couverture sanitaire universelle (CSU) au Bangladesh. Le forum a été introduit par le Dr Ahmed Jamsheed Mohamed, représentant de l’OMS au Bangladesh, qui a souligné l’importance de faire tomber les barrières organisationnelles et de favoriser les partenariats tant au sein des unités techniques de l’OMS qu’avec les parties prenantes extérieures. Cette approche collaborative est jugée essentielle pour faire progresser la santé publique universelle et renforcer l’ensemble du système de santé du pays.
La session s’est concentrée sur le contexte mondial actuel de la santé et son incidence sur la progression de la santé publique universelle, soulignant l’importance de l’adaptation et de l’innovation dans les politiques et les partenariats. Une étude de cas sur le parcours réussi de la Thaïlande en matière de santé publique universelle a été présentée, offrant des leçons précieuses pour le Bangladesh, notamment en ce qui concerne l’adaptation du système et l’importance du leadership. Tim Evans, éminent expert en politique de santé, a abordé l’évolution du paysage du financement mondial de la santé et a identifié les paiements directs comme l’un des principaux obstacles à la mise en place d’une véritable santé publique universelle. Le professeur Evans a exhorté l’OMS à se concentrer sur ses points forts : l’orientation normative et le pouvoir de rassemblement. Il a également appelé à des solutions financières innovantes, adaptées au contexte et aux conditions économiques particulières du Bangladesh, en insistant sur la nécessité d’élaborer des stratégies tournées vers l’avenir afin d’éliminer les inefficacités du système et les obstacles financiers.
Le Dr Piya Hanvoravongchai, s’appuyant sur l’expérience de la Thaïlande en matière de santé publique universelle, a souligné la nécessité d’un leadership fort, de l’implication de la communauté, d’une expertise technique impartiale et d’une évolution continue du système. Il a insisté sur le fait que la santé publique universelle va au-delà d’une simple réforme du financement ou de l’assurance maladie ; elle nécessite une mise en œuvre intégrée au niveau du système, une résilience technique et un engagement politique sans faille. L’expérience de la Thaïlande a mis en évidence le rôle central de la société civile et l’importance d’impliquer les différentes parties prenantes dans des réformes sanitaires durables.
Les défis auxquels est confronté le secteur de la santé au Bangladesh ont été abordés avec franchise par M. Md. Emdadul Haque Akand, qui a souligné le sous-investissement dans la santé publique, la pénurie de professionnels de la santé et l’importance disproportionnée accordée aux soins curatifs plutôt qu’aux soins préventifs. Il a plaidé en faveur d’un investissement accru dans la santé publique, en particulier dans le diagnostic précoce et la prévention, en se référant à des programmes de santé scolaire couronnés de succès. Liaqat Ali et le Dr Subraut Paul ont également souligné la nécessité d’une planification efficace, d’une bonne volonté politique, d’une mobilisation sociale et de la question urgente des dépenses de santé élevées – en particulier en ce qui concerne le coût des médicaments, qui représente 64 % des dépenses de santé.
Des discussions interactives sur les modèles de financement, l’implication du secteur privé et l’innovation ont complété l’événement. Le consensus était clair : la réalisation de la santé universelle au Bangladesh nécessitera des stratégies innovantes et adaptées au contexte local, un engagement politique inébranlable et une participation active de la communauté. Le “Shastha Chorcha” reste un forum crucial pour le dialogue et l’action collaborative en faveur de la santé pour tous.