La perception d’un système universel de soins médicaux “gratuits” à l’époque de l’économie planifiée de la Chine est en grande partie un mythe, car la plupart des coûts des soins de santé dans les villes étaient couverts par les employeurs de l’État, tandis que les populations rurales n’avaient pratiquement pas d’assurance ou d’accès aux ressources médicales. Les enquêtes gouvernementales ont révélé qu’environ 70 % de la population n’avait pas d’assurance maladie avant les réformes, mais après des changements importants, le taux de non-assurance a chuté de manière spectaculaire, passant de 77,9 % en 2003 à 12,9 % en 2008.
L’auteur examine de manière critique la perception et la réalité du système de soins médicaux « gratuits » de la Chine à l « époque de l » économie planifiée, en soulignant comment la mémoire collective – en particulier parmi les groupes privilégiés – romance souvent cette période comme une ère utopique de soins de santé gratuits universels, qui n’a pas réellement existé.
Points clés
- Disparités entre les villes et les campagnes : Avant les années 1990, les soins médicaux urbains en Chine étaient principalement financés par les employeurs, qui étaient pour la plupart des entreprises publiques ou des entreprises d « État. En fait, les coûts des soins de santé pour les travailleurs urbains étaient payés par l » État, ou plus précisément par les contribuables. En revanche, la vaste population rurale n’avait pratiquement pas d’assurance maladie et un accès très limité aux ressources médicales.
- Faiblesses systémiques et réformes du marché : Au fur et à mesure que les réformes du marché progressaient dans les années 1980, les failles du système d’assurance maladie existant sont devenues plus prononcées. Les entreprises d’État ont été confrontées à des contraintes financières croissantes, ce qui a rendu difficile le maintien de prestations médicales généreuses. L’absence de contrôle des coûts a entraîné une surprescription généralisée et un gaspillage au sein du système.
- Absence de couverture d’assurance : Les enquêtes menées par le gouvernement entre 1993 et 2003 ont régulièrement révélé qu’environ 70 % de la population chinoise, tant urbaine que rurale, n’avait pas d’assurance maladie et devait payer ses frais médicaux de sa poche.
- L’impact des réformes : Après des réformes importantes, une enquête réalisée en 2008 a révélé une baisse spectaculaire du taux de non-assurance, qui est passé de 77,9 % en 2003 à 12,9 % en 2008, ce qui démontre l’impact des réformes de l’assurance maladie.
- Analyse rétrospective : Song Xiaowu, figure emblématique de la réforme économique chinoise, a fourni une analyse rétrospective de ces réformes de l’assurance maladie dans une publication de la National Healthcare Security Administration (NHSA)[1].
Conclusion
L’idée d’un système de santé universel et gratuit dans la Chine d’avant la réforme est en grande partie un mythe. La réalité était marquée par d’importantes disparités entre zones urbaines et rurales, des modèles de financement non viables et une absence généralisée d’assurance jusqu’à ce que des réformes globales soient mises en œuvre dans les années 2000.