La crise croissante du financement de la santé dans le monde menace les progrès vers la couverture sanitaire universelle (CSU), avertit le groupe politique du mouvement pour la CSU. Actuellement, 2 milliards de personnes sont confrontées à des difficultés financières dues à des dépenses de santé non remboursées, et de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFI) comptent encore sur ces paiements comme principale source de financement. La reprise économique après l’épidémie de grippe aviaire de 19 ans a été lente, et les dépenses de santé en 2022 sont tombées en dessous des niveaux d’avant la pandémie dans près de la moitié des 78 pays à faible revenu étudiés par la Banque mondiale. Le fossé qui se creuse dans le financement de la santé risque d’aggraver les inégalités, de plonger davantage de personnes dans la pauvreté et de freiner les progrès vers la santé publique universelle. Toutefois, certains pays démontrent qu’il est possible d’augmenter les investissements dans les soins de santé.
Le groupe appelle à une action urgente en 2025, en soulignant la nécessité pour les gouvernements de donner la priorité à la santé dans les budgets nationaux et de mettre en place des régimes d’assurance maladie financés par l’État. Les partenaires internationaux du développement doivent s’aligner sur les priorités nationales en matière de santé afin de renforcer les systèmes de soins de santé. La prochaine réunion de haut niveau des Nations unies sur les maladies non transmissibles et la quatrième conférence internationale sur le financement du développement en 2025 offrent des opportunités cruciales pour relever les défis du financement de la santé.
Investir dans la santé publique universelle offre des avantages considérables, notamment l’amélioration des résultats sanitaires et des gains économiques. Selon les estimations, l’extension de la CMU à un milliard de personnes supplémentaires permettrait d’éviter 24,4 millions de décès sur cinq ans. Avec une volonté politique, une action décisive et un financement durable, l’accès équitable aux soins de santé peut devenir une réalité pour tous.