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Un article de l'Observatoire des politiques de santé met en lumière le débat sur l'avenir des initiatives en matière de santé mondiale - P4H Network

Un article de l’Observatoire des politiques de santé met en lumière le débat sur l’avenir des initiatives en matière de santé mondiale

Les experts estiment que les initiatives mondiales en matière de santé, telles que Gavi et le Fonds mondial, doivent transférer davantage de responsabilités aux pays et améliorer la transparence et la responsabilité afin de garantir un financement durable et efficace de la santé.

Dans un récent article publié sur Health Policy Watch, intitulé “Should Global Health Initiatives Have a Termination Date ?”, des experts discutent de l’avenir des initiatives de santé mondiale (GHI) telles que Gavi et le Fonds mondial. Ces organisations, initialement petites et locales, sont devenues des acteurs majeurs de la santé mondiale au cours des 25 dernières années, faisant progresser de nombreux défis sanitaires. Cependant, plusieurs experts du financement de la santé mondiale affirment que ces grandes organisations multilatérales non liées aux Nations unies doivent progressivement déléguer davantage de fonctions aux pays et se transformer en institutions plus rentables et basées dans les pays.

Lors d’une discussion organisée par le Geneva Graduate Institute en marge de la 77e Assemblée mondiale de la santé, le potentiel de ces IGS à fragmenter les efforts mondiaux en matière de santé et à remettre en question l’autorité de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a été mis en exergue. Les critiques ont également souligné la prédominance des intérêts des donateurs et du secteur privé au sein de ces organisations et le manque de responsabilité.

Le professeur Katerini Storeng, de l’université d’Oslo, a souligné que les IGS, comme Gavi et le Fonds mondial, ont remodelé la gouvernance mondiale de la santé en y intégrant les principes du secteur privé, ce qui a permis d’obtenir des résultats significatifs, mais a également suscité des inquiétudes quant à la transparence et à la responsabilité. Antoine de Bengy Puyvallée, doctorant à l’université d’Oslo, a noté que les GHI ont élargi leur mandat et se sont considérablement développés en termes de taille et de budget, ce qui complique leurs missions initiales et rend encore plus difficile l’obligation de rendre compte.

Mercy Mwangangi, d’AMREF Health Africa, a proposé cinq changements stratégiques clés pour rendre les GHI plus transparents et plus responsables, en soulignant la nécessité d’investir dans les soins de santé primaires et de s’aligner davantage sur les plans de santé nationaux. De même, Anders Nordstrom, membre fondateur du Fonds mondial, a appelé à une amélioration de la coordination et de la transparence au sein des GHI.

Le professeur Justice Nonvignon, de l’Africa CDC, a suggéré de fixer la date d’expiration des GHI à 2030 afin d’encourager les pays à prendre davantage de responsabilités en ce qui concerne leurs systèmes de santé. Cette perspective souligne la nécessité pour les pays de réduire leur dépendance à l’égard de l’aide extérieure et de renforcer leurs mécanismes nationaux de financement de la santé.

L’article se termine par un appel à une discussion franche sur la viabilité des GHI et sur la nécessité pour les pays d’assurer de manière indépendante leur avenir en matière de financement de la santé.

Référence
Sophia Samantaroy, Les initiatives en matière de santé mondiale doivent-elles avoir une date de fin ?, Observatoire des politiques de santé, 07 Jun 2024