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Le budget de la santé au Népal diminue en raison de l'augmentation des maladies non transmissibles - P4H Network

Le budget de la santé au Népal diminue en raison de l’augmentation des maladies non transmissibles

Le Népal est confronté à une augmentation critique des maladies non transmissibles, qui sont aujourd’hui à l’origine de plus de 70 % des décès. Le financement de la santé reste inférieur à 5 % du budget national, loin des 10 % recommandés par l’OMS. Les dépenses inadéquates, axées sur les infrastructures, entravent la qualité des soins, de la prévention et des services équitables, laissant les maladies non transmissibles largement sans contrôle et les taux de mortalité en hausse.

Le Népal connaît une recrudescence des maladies non transmissibles (MNT) telles que le diabète, l’hypertension, les maladies cardiaques et le cancer, ce qui a un impact considérable sur son système de santé, des villes aux villages. Dans tout le pays, les services de consultations externes sont bondés de patients souffrant de maladies chroniques et permanentes qui épuisent les ressources et entravent l’accès à des soins de qualité. La réponse du gouvernement a toutefois été entachée par une baisse des investissements dans le domaine de la santé, alors même que la charge de morbidité s’accroît. La politique de santé du Népal est décrite comme incertaine et insuffisamment guidée par des données probantes, avec des allocations budgétaires uniformes à l’échelle nationale qui ne répondent pas aux besoins locaux et qui s’appuient sur les dépenses d’infrastructure plutôt que sur la prévention et l’amélioration de la qualité.

L’examen des tendances du budget de la santé révèle une allocation faible et stagnante pour la santé, bien en deçà des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Au cours de la période COVID-19, le budget du secteur de la santé au Népal a culminé à 7,35 % des dépenses totales en 2021/22 (122,77 milliards de roupies), mais il est tombé depuis à environ 4,77 % en 2025/26 (95,81 milliards de roupies). Cela représente près de la moitié des 10 % recommandés par l’OMS. Les experts et les autorités, y compris le Conseil de recherche en santé du Népal et le ministère de la santé, notent que de tels niveaux de financement ne permettent pas d’assurer des soins de qualité et de maintenir les services essentiels. La plupart des dépenses sont consacrées à la construction de bâtiments plutôt qu’à l’équipement des installations en médicaments, en technologies et en personnel qualifié, ce qui donne lieu à des plaintes selon lesquelles les citoyens ne reçoivent pas les soins dont ils ont besoin.

Au cours des cinq dernières années, le nombre de patients atteints de MNT bénéficiant d’une aide financière du gouvernement a grimpé en flèche, et les coûts directs des soins liés aux MNT ont fortement augmenté, atteignant 4,42 milliards de roupies en 2024/25. Malgré l’augmentation du nombre de décès dus aux maladies cardiaques, au cancer, aux problèmes respiratoires, au diabète et aux maladies rénales, ainsi qu’aux accidents et aux problèmes de santé mentale, les programmes de prévention et de contrôle restent sous-financés. Le taux de mortalité dû aux MNT est passé de 66 % en 2017 à 73 % en 2021, ce qui témoigne de l’aggravation de la crise.

Les déterminants sociaux tels que le tabagisme (18 % des décès), l’hypertension artérielle, la pollution de l’air et les régimes alimentaires malsains y contribuent largement, la prévalence des facteurs de risque augmentant. Les communautés rurales et pauvres sont confrontées à des impacts plus importants en raison du manque de services de dépistage et de prévention. Bien qu’une certaine aide soit fournie pour le traitement des maladies non transmissibles, la plupart des programmes sont centrés sur le traitement et ne font pas grand-chose pour enrayer les causes sous-jacentes. Le ministère de la santé a récemment proposé des programmes de dépistage et de prévention à grande échelle dans toutes les unités locales, mais son financement est limité. Des allocations budgétaires distinctes pour la santé mentale et les maladies non transmissibles, comme l’a ordonné la Cour suprême, n’ont pas encore été adoptées dans la pratique.

La stratégie nationale de financement de la santé du Népal (2023-33) et le droit constitutionnel à la santé soulignent que les dépenses de santé sont un investissement, et non une dépense, essentiel à la construction de la nation. Le fait de ne pas passer d’une budgétisation axée sur les infrastructures à une politique fondée sur les besoins et les faits menace l’objectif de couverture sanitaire universelle et de soins de qualité. Les experts soulignent que la priorité donnée à la prévention, au dépistage précoce et à un financement équitable, en particulier pour les groupes pauvres et ruraux, permettra d’obtenir une productivité et une stabilité sociale à long terme. Tant que le Népal n’augmentera pas son budget de santé aux niveaux recommandés et n’adoptera pas des mesures stratégiques axées sur la communauté, les maladies non transmissibles continueront d’augmenter et de peser sur le bien-être des individus et de la nation.

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