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Le Collectif s'interroge : L'économie du bien-être peut-elle nous sauver en donnant une nouvelle image à la décroissance ? - P4H Network

Le Collectif s’interroge : L’économie du bien-être peut-elle nous sauver en donnant une nouvelle image à la décroissance ?

Le blog de The Collective explore la redéfinition de la décroissance par le biais d’une économie du bien-être, qui remet en question l’orientation du capitalisme vers la croissance. Il met en lumière les diverses influences et la lutte pour la mise à l’échelle des politiques de bien-être, invitant à donner la priorité à la santé humaine et à la santé de la planète.

Dans un billet de blog intitulé “Rebranding degrowth : can a wellbeing economy save us ?”, Ron Labonté, membre du Collectif, se penche sur le concept de rebranding de la décroissance dans le cadre d’une économie du bien-être. Publié le 18 juin 2024, Labonté s’interroge sur notre trajectoire future et sur le potentiel de l’économie du bien-être pour contrer l’impératif de croissance implacable du capitalisme.

M. Labonté note que si la croissance a souvent des connotations positives, elle reste profondément liée au besoin du capitalisme d’accroître la consommation matérielle. Cette croissance incontrôlée menace l'”espace de sécurité” de l’humanité, comme l’a souligné le Club de Rome. Malgré les efforts déployés pour donner la priorité à la croissance verte et atténuer les effets néfastes du capitalisme néolibéral, l’augmentation continue des émissions et des disparités économiques montre que les réformes actuelles ne sont pas à la hauteur.

L’économie du bien-être offre une alternative prometteuse, en se concentrant sur la distribution équitable des ressources nécessaires à une vie saine tout en respectant les limites de la planète. Le Conseil de l’ Organisation mondiale de la santé sur l’économie de la santé pour tous (2021-2023) plaide en faveur d’une fiscalité progressive, d’un allègement de la dette des pays les plus pauvres et d’un passage du PIB aux indicateurs de bien-être. De même, la collaboration “Terre pour tous” propose des politiques visant à garantir un avenir durable, en soulignant que la croissance économique doit être secondaire par rapport au bien-être environnemental et social.

Le concept d’économie du bien-être s’inspire de diverses perspectives idéologiques, notamment le néo-keynésianisme, le néo-marxisme et les théories de la post-croissance, ainsi que de philosophies non occidentales telles que le buen vivir en Amérique du Sud et l’ubuntu en Afrique du Sud. Ces diverses influences offrent une vision globale de la vie collective en harmonie avec la nature.

Malgré son potentiel, il reste difficile de faire passer l’économie du bien-être du stade des initiatives locales à celui des politiques nationales. Certains pays, comme la Finlande, l’Écosse et la Nouvelle-Zélande, ont fait des progrès en formant le réseau Wellbeing Economy Governments (WEGo) et en mettant en œuvre des budgets consacrés au bien-être. Toutefois, ces efforts se heurtent souvent à une résistance politique et à un impact limité sur les décisions politiques réelles.

M. Labonté conclut en équilibrant l’optimisme et le réalisme, reconnaissant la dualité d’un avenir plein d’espoir et d’un avenir plein de défis. S’inspirant du concept mi’kmaq de “vision à deux yeux”, il préconise une double approche : rechercher le bien-être tout en résistant aux forces qui entravent le progrès. En fin de compte, M. Labonté appelle à une économie repensée qui donne la priorité à la santé humaine et à la santé de la planète plutôt qu’à une croissance incontrôlée.

Référence
Ron Labonté , Redorer le blason de la décroissance : l'économie du bien-être peut-elle nous sauver ?, Centre pour le développement et l'environnement, Université d'Oslo