Le plan décennal historique du Danemark en matière de psychiatrie augmente le financement de 35 %, met l’accent sur un traitement précoce et local, développe les soins pour les jeunes, réduit la coercition et intègre l’aide sociale. Des garanties juridiques visent à réduire les délais d’attente. Des améliorations majeures sont prévues, mais le changement sera progressif.
Le Danemark est parvenu à un accord historique entre les différents partis au sein du Folketinget afin de remédier au sous-financement de longue date de son système de soins psychiatriques. L'”Accord sur un plan décennal pour la psychiatrie (2020-2030)”, qui vient d’être signé, vise à fournir une augmentation substantielle et durable des ressources, le financement de l’État augmentant de 354 millions d’euros d’ici à 2030, soit une hausse de 35 % par rapport à 2019.
Le financement progressif commencera avec 27 millions d’euros en 2025 et augmentera jusqu’à 200 millions d’euros par an d’ici la fin de la décennie, dépassant ainsi les engagements passés et s’étendant au-delà de 2030. Les principales réformes portent sur une intervention plus précoce et un traitement local des patients psychiatriques, l’amélioration de la qualité des soins, la réduction des temps d’attente et la mise en place de parcours de soins continus. L’accord établit un nouveau droit légal pour les enfants et les jeunes, qui prévoit que l’évaluation doit commencer dans les 30 jours et le traitement dans les 60 jours suivant le signalement, afin d’éviter que les enfants et les jeunes ne soient ballottés dans le système de santé.
L’accord souligne également la nécessité d’accroître les capacités en matière de psychiatrie de l’enfant, de l’adolescent et de psychiatrie sociale, ainsi que de lier plus étroitement les soins psychiatriques aux services sociaux afin d’aider les patients à éviter la marginalisation. En ce qui concerne la coercition, si les mesures très restrictives telles que le port de la ceinture seront réduites, de nouvelles options moins intrusives sont introduites, reflétant un équilibre entre la protection du patient et l’intervention nécessaire. Les ministres danois et les défenseurs des patients soulignent que, bien qu’il s’agisse d’une avancée significative, un véritable changement nécessitera un développement soutenu et de la patience au fur et à mesure que les améliorations se concrétiseront.