La Croatie a élargi les exemptions d’assurance maladie, augmenté les indemnités de maladie, réformé les règles applicables au personnel de santé en supprimant les stages, renforcé les normes relatives aux fautes professionnelles et adopté une loi exigeant un diplôme de master pour les orthophonistes, avec un délai de deux ans pour s’y conformer.
Le Parlement croate a récemment adopté d’importants amendements à trois lois clés relatives à la santé, qui entreront en vigueur le 1er août. Les modifications les plus importantes concernent la loi sur l’assurance maladie obligatoire, où la liste des personnes exemptées de l’obligation de se présenter tous les trois mois au Fonds croate d’assurance maladie (HZZO) a été considérablement élargie. Auparavant, les exemptions concernaient les personnes en congé de maternité et en congé parental, les personnes incapables de se déclarer pour des raisons de santé ou autres, et les personnes ayant un statut d’invalidité de troisième ou quatrième degré. Avec les nouveaux amendements, les parents isolés d’enfants de moins de sept ans, les personnes s’occupant de membres de la famille gravement malades et les élèves ou étudiants qui s’inscrivent à nouveau dans un établissement d’enseignement seront également exemptés de cette obligation de déclaration.
Les prestations financières prévues par les dispositions relatives à l’assurance maladie ont également été améliorées. L’indemnité mensuelle minimale de maladie en cas d’incapacité temporaire de travail augmentera considérablement, passant de 110 euros à 353 euros, tandis que le montant maximal passera de 565 euros à 995 euros. Le même minimum de 353 euros s’appliquera désormais aux assurés en congé de maladie prolongé qui ne remplissent pas les critères habituels de la période d’emploi. Les parents qui s’occupent d’un enfant malade jusqu’à l’âge de sept ans auront droit à 100 % de leur salaire de base pendant cette période. En outre, les remboursements de frais de déplacement à des fins médicales sont désormais normalisés et calculés à raison de 0,025 % de la base budgétaire par kilomètre parcouru entre le domicile du patient et l’établissement de soins de santé concerné.
Une motion du parti “We Can !”, qui visait à charger le gouvernement de rédiger des amendements dans un délai de 60 jours en vue du financement public intégral des services d’avortement, a été rejetée par le Parlement.
Une autre série de changements importants a été adoptée dans le cadre d’une procédure accélérée de la loi sur les soins de santé. Les stages obligatoires pour un large éventail de professions de santé, y compris les sages-femmes, les techniciens de laboratoire et les assistants dentaires, sont désormais supprimés. À la place, les nouveaux venus dans ces domaines doivent effectuer une période de travail supervisée pouvant aller jusqu’à trois mois. Des règles beaucoup plus strictes ont également été introduites en ce qui concerne la conduite criminelle : toute personne faisant l’objet d’une enquête ou condamnée pour des délits sexuels ou des abus sur des enfants n’a pas le droit de fournir des soins de santé ou d’y participer, et les employeurs sont tenus de mettre fin aux contrats conclus avec les personnes condamnées pour de tels délits.
Enfin, la nouvelle loi sur les services d’orthophonie a été adoptée, ce qui a permis de professionnaliser davantage le secteur. Seules les personnes titulaires d’une maîtrise en orthophonie, agréées par la Chambre croate des orthophonistes et enregistrées, peuvent exercer. La loi fixe des critères clairs concernant les lieux d’exercice et les normes opérationnelles pour les prestataires de services d’orthophonie. Les sociétés existantes et les propriétaires uniques disposent d’une période de deux ans pour s’adapter aux nouvelles exigences légales et garantir le respect de ces normes professionnelles renforcées.