Le 4 avril 2025, le Sejm a adopté un projet de loi visant à réduire les cotisations d’assurance maladie pour environ 2,5 millions d’entrepreneurs en Pologne, en introduisant un système à deux niveaux qui ajuste les cotisations en fonction des niveaux de revenus. Alors que la réforme devrait apporter un soulagement financier aux propriétaires de petites entreprises, les critiques expriment des inquiétudes quant à son impact négatif potentiel sur le financement de la santé publique et la viabilité du Fonds national de la santé.
Le 4 avril 2025, le Sejm, la chambre basse du parlement polonais, a voté l’adoption d’un important projet de loi visant à réduire les cotisations d’assurance maladie pour les entrepreneurs. Ce changement législatif devrait bénéficier à environ 2,5 millions d’entrepreneurs individuels en introduisant un nouveau système à deux niveaux pour le calcul des cotisations d’assurance maladie.
Selon la nouvelle loi, la première composante est une somme forfaitaire qui sera fixée à 9 % de 75 % du salaire minimum. La seconde partie varie en fonction du revenu : les personnes imposées selon un barème ou un impôt linéaire paieront un taux de 4,9 % sur les revenus dépassant 1,5 fois le salaire mensuel moyen, tandis que les entrepreneurs utilisant une méthode d’imposition forfaitaire se verront appliquer un taux de 3,5 % sur les revenus dépassant trois fois le salaire mensuel moyen.
Le ministre des finances, Andrzej Domański, a déclaré que le coût de cette réforme, estimé à environ 4,6 milliards de zlotys, sera couvert par le budget de l’État, garantissant ainsi que le Fonds national de la santé (NFZ) ne subira aucune pression financière. M. Domański a souligné que la proposition est conçue pour aider principalement les petits et moyens entrepreneurs.
Marcelina Zawisza, du parti Razem, a averti que la loi pourrait avoir un impact négatif sur le financement de la santé publique, affirmant qu’elle “enlèverait de l’argent aux patients”. Joanna Wicha s’est fait l’écho de ces préoccupations, mettant en doute l’équité des changements proposés et s’inquiétant de l’impact sur les personnes qui n’ont pas les moyens de se payer des soins de santé privés. En réponse à ces critiques, M. Domański a souligné que la réforme visait à remédier aux impacts économiques de l’ancien “Polish Deal”, qui avait été considéré comme préjudiciable aux entrepreneurs. Il a assuré que la nouvelle réglementation ne modifierait pas les cotisations d’assurance maladie pour les employés à temps plein, qui resteront fixées à 9 %.
Le gouvernement espère que ces changements, qui devraient entrer en vigueur au début de l’année 2026, soulageront le secteur des petites entreprises. Piotr Juszczyk de inFakt a noté qu’en vertu du nouveau barème fiscal, les entrepreneurs gagnant jusqu’à 12 823,77 zlotys bénéficieraient de 839,18 zlotys par mois, tandis que ceux qui gagnent plus de 20 000 zlotys recevraient le même allègement financier. Malgré cela, des inquiétudes subsistent quant à la viabilité à long terme du NFZ, d’autant plus que le gouvernement supprime la possibilité de déduire les cotisations d’assurance maladie de l’impôt sur le revenu. Le projet de loi sera soumis au Sénat pour un examen plus approfondi, ce qui témoigne des débats en cours sur le financement des soins de santé et sur le rôle du gouvernement dans le soutien aux entrepreneurs en Pologne.