Un rapport de l’Institut coréen de développement révèle que l’augmentation des dépenses d’assurance maladie en Corée est principalement due à la hausse des prix dans les cliniques et les services ambulatoires, ce qui suscite des inquiétudes quant à la viabilité du système.
Un récent rapport de l’Institut coréen de développement (KDI) souligne que l’augmentation significative des dépenses d’assurance maladie en Corée est principalement due à la hausse des prix dans les cliniques et pour les services ambulatoires. Intitulé “Factors and Implications of Increasing Health Insurance Spending” (Facteurs et implications de l’augmentation des dépenses d’assurance maladie), le rapport préconise une réforme du système actuel de paiement à l’acte en faveur d’un modèle de paiement basé sur la performance, tel que les paiements groupés ou par capitalisation, afin de contrôler l’escalade des coûts de l’assurance maladie.
Les conclusions du KDI indiquent que les dépenses de santé en Corée ont explosé, les dépenses médicales atteignant 9,4 % du PIB en 2022, dépassant ainsi la moyenne de l’OCDE. Cette augmentation des dépenses d’assurance maladie dépasse de plus du double la croissance des dépenses du gouvernement central, ce qui soulève des inquiétudes quant à la viabilité du système de santé. En l’absence de mesures visant à gérer efficacement les dépenses d’assurance maladie, il pourrait s’avérer difficile d’obtenir le soutien du public pour d’éventuelles hausses de primes ou une augmentation du financement public par le biais de taxes, en particulier parmi les jeunes qui cotisent davantage mais bénéficient de moins d’avantages en matière de santé.
L’étude menée par le KDI vise à explorer les facteurs influençant l’évolution des dépenses de santé et à proposer des stratégies de gestion financière. En se basant sur l’année 2009, le KDI a analysé l’évolution annuelle de variables telles que les prix, le volume de services et les changements démographiques. L’analyse a révélé que la hausse des prix est le principal facteur de croissance des dépenses de santé, représentant 76,7 % de l’augmentation entre 2009 et 2019. En revanche, le volume des services et l’évolution de la population n’ont contribué qu’à hauteur de 14,6 % et 8,6 %, respectivement, ce qui indique qu’il est essentiel de s’attaquer aux facteurs liés aux prix pour une gestion efficace des dépenses de santé.
En examinant les dépenses de santé par type d’établissement médical, le KDI a constaté que les prix des services ambulatoires exerçaient une influence significative, responsable de 38,7 % de l’augmentation des dépenses d’assurance maladie. Les principaux facteurs contribuant à cette augmentation sont l’utilisation de services très coûteux, les changements dans l’intensité des traitements et l’augmentation du nombre de patients. Plus précisément, au niveau des cliniques, les facteurs de prix ont représenté 24,9 % de l’augmentation des dépenses, en partie en raison d’une augmentation plus importante du nombre de procédures médicales par rapport aux hôpitaux.
Entre 2009 et 2019, les prix des cliniques ont augmenté de 28,4 %, contre 18,1 % pour les hôpitaux. Il est intéressant de noter que le facteur démographique n’a eu qu’un impact minime sur l’augmentation des dépenses de santé, ce que le KDI attribue aux tendances de vieillissement en bonne santé qui peuvent atténuer les effets d’une population vieillissante.
Le rapport souligne que le principal moteur de l’augmentation des dépenses d’assurance maladie est le facteur prix, les services ambulatoires et les cliniques étant particulièrement influents. Pour relever ces défis, la KDI recommande de s’éloigner du modèle actuel de rémunération à l’acte et préconise un système qui permette aux cliniques de fonctionner efficacement en tant que prestataires de soins primaires.
Le rapport suggère que des réformes, telles que la mise en œuvre d’un système de paiement groupé pour les maladies chroniques comme le diabète, pourraient améliorer la qualité des soins tout en contrôlant les coûts. Bien que la communauté médicale soit réticente à l’idée de remplacer complètement le modèle de paiement à l’acte, la KDI affirme qu’une approche de paiement basée sur la performance est nécessaire compte tenu de l’évolution de la prévalence des maladies chroniques et des besoins en matière de soins de santé.
En résumé, le KDI souligne la nécessité urgente de réformer le système d’assurance maladie coréen afin de gérer la hausse rapide des coûts, principalement due aux prix, et d’assurer ainsi la viabilité et l’amélioration de la qualité des soins de santé.