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Les principales leçons à tirer des votations sur l'Assurance maladie - P4H Network

Les principales leçons à tirer des votations sur l’Assurance maladie

La population suisse ploie sous un système de santé par certains côtés luxueux en comparaison internationale. Mais le peuple a une nouvelle fois refusé deux initiatives qui proposaient des solutions. Pourquoi? Et quelle sera la suite? Analyse.

L’analyse des votations du dimanche sur l’assurance maladie en Suisse révèle six leçons selon des experts : 

  1. La 13ème rente AVS a agi comme un boomerang : Après le oui à la 13e rente AVS au mois de mars, c’est un Parti socialiste presque euphorique qui s’est lancé dans la campagne de votation sur la limitation des primes d’assurance maladie à 10% du revenu.
  2. Les Suisses de l’étranger ont contribué à combler une lacune en s’engageant plus fortement en faveur des personnes disposant de revenus modestes que leurs concitoyens de l’intérieur. Car les bénéficiaires potentiels qui auraient le plus profité d’une limitation des primes, à savoir les familles à bas revenu, ne sont pas les plus coutumiers des urnes.
  3. Le peuple suisse a confirmé son attachement à un système de santé qui fait figure d’exception en Europe. Avec son financement qui repose en grande partie sur les ménages et des primes réparties de manière égale entre les individus, le modèle actuel, introduit en 1996, peut paraître antisocial, du moins vu de l’extérieur. “
  4. L’initiative des socialistes paraissait simple vu que 10% du revenu est un chiffre que tout un chacun peut visualiser le concernant. Qui aurait ou non pu profiter de la limitation de prime, selon les cantons ? Pour quel modèle d’assurance voulait-on plafonner les primes? L’impression qui demeure est que la Suisse se permet une option de luxe dans l’assurance maladie de base.
  5. L’initiative «Pour des primes plus basses. Frein aux coûts dans le système de santé» lancée par Le Centre souffrait d’un même problème de complexité.
  6. La Suisse se classe parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui dépensent le plus d’argent pour la santé, soit entre 11 et 12% du PIB. Le porte-monnaie des citoyennes et des citoyens est toutefois moins extensible, mais c’est tout de même à lui d’éponger quelque 60% des coûts de la santé. La pression sur les ménages à faible revenu reste élevée.

Le net refus de dimanche n’a donc pas mis fin à la discussion, mais l’a au contraire relancée. Car le problème de fond reste entier: les réformes envisagées peinent à réunir des majorités politiques. La faute notamment aux nombreux acteurs présents sur un marché de la santé qui pèse plus de 90 milliards de francs et qui exerce une forte influence sur le Parlement.  

 

Référence
Six leçons à tirer de ce dimanche de votations sur l’assurance maladie, Swissinfo-succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision
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