Forum de coopération au développement du Myanmar (27-28 janvier 2014) :
Jigmi Singay, Salma Burton et Myo Paing, j’ai participé au forum susmentionné. Plus de 600 délégués représentant le gouvernement du Myanmar et divers partenaires de développement y ont participé. Le Forum a débuté par les remarques de Son Excellence le Président du Myanmar, suivies par le discours principal du Président de la Banque mondiale, dans lequel il a indiqué l’intention de la Banque mondiale de fournir 2 milliards de dollars US (combinaison de prêt à taux réduit + subvention), dont 200 millions de dollars US pour la couverture universelle des soins de santé. Le président de la Banque mondiale a insisté sur la nécessité pour le Myanmar de s’engager dans la mise en place d’un système de santé universel, condition préalable au développement social et économique du pays, car une population en bonne santé est essentielle à l’amélioration de la productivité et à l’accès équitable aux soins de santé, entre autres, contribuerait à la paix et à l’harmonie dans la société.
Un rapport complet sur les progrès réalisés par le pays en ce qui concerne l’ordre du jour fixé lors du précédent forum sur le développement a été présenté. L’établissement de 17 groupes de travail sectoriels comme instrument d’une meilleure coordination entre les partenaires du développement a été souligné, ainsi que les progrès réalisés dans chaque secteur.
L’après-midi, des sessions parallèles ont été organisées sur huit domaines thématiques du développement. J’ai participé à deux d’entre elles, l’une portant sur le développement des ressources humaines (qui abordait principalement les questions relatives au secteur de l’éducation) et l’autre sur la protection sociale (qui comprenait une discussion sur l’assurance maladie sociale, le programme développé par le Conseil de la sécurité sociale (SSB) sous l’égide du ministère du travail, de l’emploi et des services sociaux). Lors de la première session, j’ai souligné qu’une bonne nutrition et une bonne santé sont des conditions préalables importantes pour une éducation efficace et le développement des ressources humaines ; alors que leur programme pour la petite enfance cible les enfants de 3 ans et plus, il serait important de cibler les enfants de moins de deux ans, ainsi que les femmes enceintes et allaitantes (étant donné que la majeure partie du développement du cerveau se produit dans cette fenêtre de 1 000 jours). Lors de la session sur la protection sociale, j’ai suggéré que la conception du programme d’assurance maladie sociale se fasse conjointement avec le ministère de la santé, qui discute d’un programme de santé publique universelle, afin d’harmoniser la conception, de tirer parti des ressources de chacun et de garantir la qualité technique des services de santé fournis par la SSB.
Le deuxième jour, le Forum a adopté une déclaration commune et de nombreux partenaires du développement ont félicité le gouvernement pour l’excellente organisation du Forum, pour tous les progrès réalisés depuis le dernier Forum et pour la vision du développement futur du Myanmar qui est inclusive, équitable, harmonieuse et durable. Les partenaires se sont engagés à continuer à soutenir le programme de développement du gouvernement et le gouvernement a exhorté les partenaires à fournir ce soutien d’une manière qui soit alignée sur le programme national, coordonnée et non redondante. Le forum s’est achevé avec succès le28 janvier 2014 à l’heure du déjeuner.
Réunion et atelier du groupe de travail sur la protection sociale (29 et 30 janvier 2014) :
Pour la première fois, l’OMS a été représentée à la réunion du groupe de travail sur la protection sociale et à l’atelier qui l’a suivie, dans le but d’élaborer une stratégie de protection sociale pour le Myanmar (échéance : décembre 2014). L’UNICEF copréside ce groupe de travail, avec un Dy. Directeur général au ministère de la protection sociale. Compte tenu du programme d’assurance maladie sociale actuellement en cours d’élaboration par le SSB, je pense qu’il est important pour nous (et pour le ministère de la santé) de participer au discours sur la protection sociale. En outre, il est probable que des programmes de développement de la petite enfance et des transferts monétaires conditionnels trouvent leur place dans la stratégie de protection sociale, ce qui constitue une raison supplémentaire de nous impliquer.
La réunion a été rehaussée par la présence de Son Excellence, vice-ministre de la protection sociale, qui a fait part de ses remarques, encourageant le groupe de travail à examiner la situation du Myanmar et à élaborer une stratégie visant à protéger les populations vulnérables et mal desservies contre les risques et les chocs auxquels elles sont confrontées. La Banque mondiale a présenté les résultats d’un exercice de “cartographie” qui a inventorié les différents types de régimes et de programmes de protection sociale actuellement en cours.
L’atelier a passé beaucoup de temps à essayer d’obtenir une compréhension commune de ce que signifie la “protection sociale” et de ce que serait la vision pour le Myanmar. La formulation finale n’a pas encore été communiquée (les consultants devaient s’appuyer sur les discussions de groupe pour la formuler), mais l’essentiel est à peu près le suivant : La protection sociale comprend toutes les actions (politiques et programmes) qui visent à prévenir et à atténuer les risques et les vulnérabilités, et à permettre aux personnes concernées d’accéder à des services essentiels et à des opportunités économiques, et à les aider à faire face aux chocs sociaux et financiers.
La vision a fait l’objet de nombreux débats et la formulation finale devrait ressembler à quelque chose de semblable : La vision de la protection sociale pour le Myanmar est celle d’une société cohérente et inclusive où les populations vulnérables sont protégées contre les risques et les chocs sociaux et économiques et ont un accès équitable aux services essentiels et aux opportunités économiques.
Une feuille de route a ensuite été adoptée et une série d’ateliers et de consultations ont été organisés pour élaborer la stratégie avec l’assistance technique de l’UNICEF, de l’OIT et de la Banque mondiale. Cette tâche sera confiée à une unité de rédaction au sein du ministère des affaires sociales. Il a été souligné que les secteurs autres que le ministère de la protection sociale et les partenaires de développement concernés (éducation, santé, agriculture, développement rural, etc.) seraient fortement impliqués dans le processus. Il serait donc important que l’OMD identifie un membre du personnel compétent pour poursuivre son engagement dans ce processus (et informer l’UNICEF ainsi que le ministère de la protection sociale).
Dr Sundararajan S. Gopalan, conseiller en politique de santé, Organisation mondiale de la santé, bureau national du Myanmar, Yangon