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Partenariat UHC : Le Kirghizistan contrôle les prix des médicaments essentiels dans l'optique de la santé pour tous - P4H Network

Partenariat UHC : Le Kirghizistan contrôle les prix des médicaments essentiels dans l’optique de la santé pour tous

La réglementation des prix des médicaments essentiels adoptée par le Kirghizistan en 2023 a rendu le traitement de l’hypertension plus abordable pour des centaines de milliers de personnes, améliorant ainsi la protection financière. Toutefois, l’introduction récente de la TVA sur les médicaments menace ces progrès, ce qui incite l’OMS à poursuivre ses efforts pour améliorer l’accès, l’accessibilité financière et les résultats sanitaires par le biais d’une stratégie de coopération à long terme avec le ministère de la santé.

Ymyt Berdibekova, une retraitée de 66 ans de Bishkek, au Kirghizstan, a connu une amélioration significative dans la gestion de son hypertension grâce à une récente initiative gouvernementale visant à réguler les prix des médicaments. Luttant contre l’hypertension depuis plus de 36 ans, Ymyt dépensait près de la moitié de sa pension mensuelle en médicaments, ce qui l’obligeait à travailler dans un magasin local pour couvrir ses besoins de base. Toutefois, en 2023, l’introduction d’un contrôle des prix sur certains médicaments importés, y compris ceux destinés à traiter des maladies non transmissibles comme l’hypertension, a rendu le traitement plus abordable pour elle et pour environ 420 000 autres personnes au Kirghizstan. Ce décret gouvernemental, promulgué en mai 2023, a marqué la première fois que le pays a mis en œuvre une telle réglementation des prix des médicaments essentiels, réduisant ainsi directement la charge financière des patients qui dépendent de ces médicaments.

Malgré l’impact positif de ce mécanisme de contrôle des prix, les progrès en matière de protection financière restent fragiles. Récemment, des médicaments ont été retirés de la liste d’exemption de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) du pays, ce qui signifie que les médicaments essentiels sont désormais soumis à la TVA. Ce changement menace d’éroder les gains financiers obtenus grâce à la régulation des prix, ce qui risque d’augmenter les frais à la charge des patients comme Ymyt. Bien que le contrôle des prix continue de garantir la disponibilité de médicaments à bas prix, une vigilance et un plaidoyer continus sont nécessaires pour protéger la population contre de nouvelles difficultés financières.

Cette situation au Kirghizistan reflète un problème plus large dans la Région européenne de l’OMS, où les paiements directs pour les médicaments, les produits médicaux et les soins dentaires en consultation externe restent les principaux facteurs de difficultés financières. Ces services sont souvent dispensés dans des établissements de soins primaires, ce qui met en évidence les lacunes importantes de la couverture des soins primaires dans de nombreux pays. En réponse, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande que les médicaments essentiels soient exemptés de taxes et que ces politiques soient conçues de manière à réduire efficacement les prix des médicaments pour les patients et les acheteurs.

Depuis 2018, l’OMS, dans le cadre de son Partenariat pour la CSU, collabore étroitement avec le ministère de la Santé du Kirghizistan afin d’améliorer l’accessibilité financière des médicaments pour les personnes atteintes de maladies non transmissibles. Ce partenariat est essentiel pour faire en sorte que l’accès aux soins de santé n’impose pas de charges financières excessives, pierre angulaire de la couverture sanitaire universelle (CSU). Il est soutenu par une coalition de donateurs internationaux, dont l’Allemagne, la Belgique, le Canada, l’Union européenne, la France, l’Irlande, le Luxembourg, le Japon, le Royaume-Uni et l’OMS elle-même.

En novembre 2023, l’OMS et le ministère de la Santé du Kirghizistan ont officialisé leur coopération en signant une stratégie de coopération de sept ans avec le pays pour la période 2024-2030. Cette stratégie cible sept domaines stratégiques prioritaires dans les sept oblasts du Kirghizistan, l’hypertension étant identifiée comme la première priorité. S’appuyant sur les progrès réalisés dans le cadre du Partenariat pour la santé universelle, le ministère de la Santé et l’OMS entendent aider davantage de personnes comme Ymyt à contrôler efficacement leur hypertension artérielle sans se heurter à des difficultés financières.

Au-delà de l’amélioration de la santé individuelle et de la protection financière, ces efforts devraient produire des avantages économiques substantiels pour le Kirghizstan. Il est prouvé que le rendement économique d’un meilleur traitement de l’hypertension dépasse les coûts d’un facteur d’environ 18 à 1. Liviu Vedrasco, représentant de l’OMS au Kirghizistan, a souligné que le travail de l’OMS dans le pays est fermement axé sur l’amélioration de la santé de la population en réduisant les taux d’hypertension non diagnostiquée et non contrôlée. Garantir l’accès à des médicaments essentiels abordables et de qualité est au cœur de cette mission, dans le but de réduire la morbidité et la mortalité tout en accélérant les progrès en matière de santé et de développement dans l’ensemble du Kirghizistan.

En résumé, la récente réglementation des prix des médicaments essentiels au Kirghizstan représente une étape importante vers la protection financière et l’amélioration de la santé des personnes souffrant de maladies chroniques telles que l’hypertension. Toutefois, l’introduction de la TVA sur les médicaments met en péril ces avancées, soulignant la nécessité d’une vigilance et d’un soutien constants en matière de politique. La collaboration actuelle entre l’OMS et le ministère kirghize de la Santé dans le cadre du partenariat pour la santé universelle et de la nouvelle stratégie de coopération avec le pays vise à renforcer l’accès aux soins de santé, leur caractère abordable et leur qualité, ce qui, en fin de compte, favorisera une meilleure santé et la prospérité économique du pays.

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