Les comptes nationaux de la santé (CNS) pour le Libéria, couvrant l’année fiscale 2019/2020, ont été validés lors d’un récent atelier organisé par le ministère de la Santé. Les principales conclusions ont mis en évidence un taux important de dépenses directes de 62%, ainsi que des recommandations pour que le ministère élabore des notes d’orientation afin de plaider en faveur d’un financement durable et d’améliorer les services de santé.
Le suivi des dépenses du système de santé est essentiel pour parvenir à une couverture sanitaire universelle, et les comptes nationaux de la santé (CNS) fournissent un cadre efficace pour suivre ces dépenses sur une année. Les CNS fonctionnent comme un outil de diagnostic qui permet d’évaluer les niveaux de dépenses de santé et d’éclairer la formulation, la planification et le plaidoyer en matière de politique de santé. Le dernier rapport sur les CNS, qui couvre l’exercice 2019/2020, représente le septième cycle de rapports sur les CNS pour le Libéria, avec des données collectées du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020. Il est important de noter que le Libéria est passé à un exercice fiscal janvier-décembre à partir de 2021.
Les CNS sont supervisés par l’unité de financement des soins de santé du ministère de la Santé et estiment les dépenses des ménages sur la base de l’enquête sur les revenus et les dépenses des ménages de 2016, tout en recueillant des informations sur le financement par les employeurs, les assurances, les donateurs et les ONG. Le 12 juin 2024, le ministère de la santé a organisé un atelier de validation pour le rapport de l’exercice fiscal des CNS récemment achevé. Cette initiative est le fruit d’une collaboration entre diverses parties prenantes, dont le ministère de la santé du Liberia, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le ministère des finances et de la planification du développement (MFDP), l’Institut libérien des statistiques et des services de géo-information (LISGIS) et de multiples partenaires du secteur de la santé.
L’OMS a joué un rôle crucial dans la planification et l’exécution des CNS, en apportant son aide pour les outils de collecte des données, la saisie des données, l’analyse et la rédaction des rapports au cours de la dernière partie de l’année 2023. Contrairement aux cycles précédents qui nécessitaient l’intervention de consultants externes, les capacités locales développées grâce au soutien de l’OMS permettent désormais au ministère de la Santé d’établir des rapports sur les CNS de manière indépendante.
Les principales recommandations issues de l’atelier de validation ont mis l’accent sur la nécessité pour le ministère de la santé de créer des notes politiques et de plaidoyer afin de faciliter les dialogues de haut niveau sur le financement durable de la santé. En outre, les données validées des CNS doivent être soumises au siège de l’OMS pour être intégrées dans la base de données mondiale sur les dépenses de santé.
L’atelier a réuni 24 participants de différents secteurs, dont le ministère de la santé, le MFDP, la banque centrale et des organisations partenaires. L’une des principales conclusions de l’atelier a été l’importance des dépenses à la charge des patients, qui représentent 62 % des dépenses de santé. Les contributions de divers partenaires, dont Last Mile Health, la Banque mondiale, GAVI et d’autres, ont aidé à la fourniture et à la validation des données tout au long du processus des CNS.
M. Ernest Gonyon, directeur du financement de la santé au ministère de la santé, a exprimé sa gratitude à l’OMS pour son rôle dans le renforcement des capacités locales de réalisation des CNS. Il a reconnu que le recours à des consultants externes a été remplacé par une expertise locale, ce qui a permis d’améliorer la qualité des processus des CNS. Le rapport validé des CNS aborde des questions essentielles concernant le financement des services de santé au Liberia, notamment les niveaux de dépenses, les services disponibles, les prestataires et les bénéficiaires.
Le Dr Charles Ocan, conseiller en systèmes de santé de l’OMS au Liberia, a félicité le ministère de la Santé pour avoir donné la priorité aux CNS en tant qu’outil de suivi des dépenses de santé, en soulignant la nécessité d’achever les processus des CNS pour obtenir un impact maximal. Il a souligné l’importance d’élaborer une note politique basée sur les résultats des CNS afin de stimuler le plaidoyer en faveur d’un financement durable.
Le ministère de la santé prévoit de partager les résultats avec les acteurs de la santé concernés et de publier les données finales validées dans la base de données mondiale sur les dépenses de santé. Le CNS est un instrument essentiel pour recentrer les efforts sur les soins de santé primaires et la prévention, réduire les coûts élevés à la charge des patients et contribuer à respecter les engagements nationaux et mondiaux en matière de couverture sanitaire universelle et d’objectifs de développement durable, en complément d’autres initiatives de financement de la santé en cours au Libéria.