L’article de Development Today appelle à repenser radicalement l’aide étrangère, en s’éloignant de la dépendance perpétuelle pour donner aux nations africaines les moyens de contrôler et de financer leurs propres programmes de santé.
Les institutions mondiales de santé et les systèmes d’aide actuels sont fondamentalement défectueux et non viables. Ces institutions, largement contrôlées par quelques pays riches et fondations privées, sont conçues sans date butoir et perpétuent un cycle de dépendance et de contrôle au lieu de favoriser une véritable indépendance et un développement durable en Afrique. Les auteurs, Olusoji Adeyi (Johns Hopkins) et Justice Nonvignon (African CDC), plaident en faveur d’un changement fondamental dans la manière d’aborder le financement de la santé au niveau mondial, en proposant ce qui suit :
- Les initiatives mondiales en matière de santé (IMS) devraient être assorties de dates d’expiration, en particulier au-delà de l’objectif de couverture sanitaire universelle fixé pour 2030.
- Un processus de transition transparent devrait être mis en place pour mettre fin au financement systématique des programmes de santé en Afrique par les donateurs.
- Il convient d’investir dans la capacité d’autosuffisance de l’Afrique, notamment dans la fabrication de diagnostics, de vaccins et de produits thérapeutiques, et de soutenir les instituts de recherche africains.
- Les efforts régionaux, tels que le Fonds pour les épidémies en Afrique, devraient être prioritaires par rapport aux nouveaux fonds basés dans les pays occidentaux.
- Les dirigeants africains doivent assumer la responsabilité des systèmes de santé de leurs pays et s’efforcer de parvenir à une véritable indépendance vis-à-vis de l’aide des donateurs.