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Charge économique des maladies non transmissibles pour les ménages en Inde - P4H Network

Charge économique des maladies non transmissibles pour les ménages en Inde

En Inde, les maladies non transmissibles (MNT) ont pris une part importante dans la charge globale de morbidité au cours des 30 dernières années. En 2017, les MNT étaient responsables de 63,7 % de la mortalité totale et contribuaient largement au coût du traitement des patients hospitalisés (40 %) et des soins ambulatoires (35 %). On estime que les maladies non transmissibles en Inde représentent une charge économique de l’ordre de 5 à 10 % du PIB, ce qui ralentit considérablement la croissance économique.

Les ménages, en particulier ceux dont le statut socio-économique est faible, deviennent vulnérables aux dépenses de santé catastrophiques et à l’appauvrissement dus aux chocs sanitaires provoqués par les MNT, ce qui aboutit à un cycle de pauvreté transgénérationnel. L’étude a évalué : a) Ampleur des dépenses de santé non remboursées (OOPE) b) Incidence et intensité des dépenses de santé catastrophiques par quintile de revenu c) Les effets d’appauvrissement des dépenses de santé catastrophiques d) Déterminants influençant les dépenses de santé catastrophiques.  

Les principales conclusions sont les suivantes –

a) Environ deux tiers des ménages souffrant de maladies non transmissibles encourent des dépenses catastrophiques au seuil de 10 % ; b) Les paiements catastrophiques se sont concentrés sur les pauvres et l’inégalité dans l’incidence des paiements catastrophiques s’est encore creusée entre 2014 et 2017-18 ; c) L’intensité (la profondeur) des paiements catastrophiques était colossale : environ deux cinquièmes et un tiers de tous les ménages atteints de MNT ont dépensé plus de 10 % du seuil catastrophique en 2014 et 2017-18 respectivement ; d) Le niveau d’appauvrissement s’est accru en raison des dépenses de fonctionnement liées aux MNT, puisqu’environ un douzième et un huitième de l’ensemble des ménages souffrant de MNT en 2014 et 2017-18, respectivement, ont basculé dans la pauvreté ; e) La gravité de l’appauvrissement des ménages déjà pauvres a encore augmenté d’une fraction d’un quart et d’un cinquième respectivement en 2014 et en 2017-18, ce qui signifie que la pauvreté s’est encore aggravée et que le nombre de ménages pauvres a augmenté. f) On estime que les États où la charge de morbidité liée aux maladies non transmissibles est la plus élevée et où la situation économique est la plus défavorable ont des niveaux plus élevés d’encéphalopathie spongiforme bovine et des effets d’aggravation de la pauvreté.

En Inde, l’importance des dépenses personnelles est principalement attribuée à l’insuffisance de la couverture d’assurance et du filet de sécurité sociale. En corollaire, les paiements catastrophiques pour les soins de santé précipitent une augmentation de l’appauvrissement. Une grande partie des dépenses de fonctionnement liées aux soins des MNT était associée aux dépenses et procédures liées à l’hospitalisation. Le taux d’hospitalisation des personnes atteintes de MNT a augmenté de 33 % entre 2014 et 2017-18. Parallèlement, le coût des hospitalisations liées aux MNT a également augmenté de ₹ 4461.

L’incidence de l’EMC pour les soins ambulatoires a montré une prévalence plus élevée du fardeau de l’OOP lorsque le traitement était recherché auprès de prestataires privés par rapport aux prestataires publics, indiquant ainsi la nécessité d’interventions plus décisives de la part du gouvernement pour améliorer la qualité des services dans les établissements publics. Il a également été admis que les ménages des zones rurales étaient plus susceptibles d’endurer l’impact des paiements catastrophiques en dépit d’un OOPE plus faible.

La persistance de dépenses catastrophiques élevées pour les maladies non transmissibles en Inde et l’appauvrissement qui s’ensuit suggèrent que les régimes d’assurance maladie financés par le gouvernement et la mission nationale de santé ont été inefficaces pour protéger les ménages pauvres contre les chocs économiques. Il est donc impératif de disposer d’un mécanisme renforcé de protection contre les risques financiers en Inde, en particulier pour les pauvres et les personnes vulnérables. Cependant, en 2018, le gouvernement indien a lancé un programme phare, Ayushman Bharat (AB-PMJAY), visant à fournir une protection contre les risques financiers liés aux chocs sanitaires aux 40 % de la population indienne les plus pauvres, avec une couverture de 5 lakh INR par ménage et par an pour les hospitalisations en soins secondaires et tertiaires. Toutefois, les frais de consultation externe ne sont pas couverts par l’AB-PMJAY, qui représente la majorité des dépenses de fonctionnement des patients atteints de maladies chroniques et souffrant de maladies non transmissibles.

Pour en savoir plus Verma, V.R., Kumar, P. & Dash, U. Assessing the household economic burden of non-communicable diseases in India : evidence from repeated cross-sectional surveys. BMC Public Health 21, 881 (2021). https://doi.org/10.1186/s12889-021-10828-3

Référence
07 May 2021