La couverture santé universelle sera-t-elle étendue à tous d’ici 2030, objectif que s’était fixé l’OMS en 2015 ? « On en est loin », estime l’économiste Bruno Ventelou, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). La mise en œuvre de cet ambitieux projet pour la fin de la décennie semble ainsi aujourd’hui illusoire, mais l’étude menée par le chercheur avec ses collègues de l’école d’économie d’Aix – Marseille montre que son financement est pourtant « réalisable ».
A partir d’exemples concrets, il faudrait selon cette étude, combiner les mode de financements dans les différents pays, surtout en Afrique. Elle aboutit à un modèle qui permet de comparer différents scénarii de financement d’une couverture maladie universelle et de voir « combien ça coûte à l’État, qui y gagne, qui y perd ».
Par exemple et toujours d’après les économistes, le financement d’un tel système n’est pas hors de portée : il réclamerait respectivement 26 millions et 67 millions d’euros par an au Mali et au Tchad. À l’époque de l’étude, 23 % de la population bénéficiait d’une couverture maladie au Mali, seulement 2 % au Tchad. Les chercheurs estiment ainsi grâce à leurs calculs que des primes demandées aux ménages et une imposition sur la consommation pourraient être « efficaces » pour les besoins financiers de la couverture santé universelle dans ces deux pays.
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