Lors de la Journée parlementaire spéciale sur le paludisme, le ministre de la Santé publique a rappelé que, malgré les progrès réalisés dans la lutte contre cette maladie, la couverture de la population en interventions de prévention et de traitement reste insuffisante en raison de financements inadéquats.
Le Cameroun fait face à un défi majeur pour financer son 6e Plan stratégique national de lutte contre le paludisme pour la période 2024-2028. Selon le ministère de la Santé publique, un montant de 336,95 milliards de FCFA est nécessaire pour mener à bien les interventions prévues. En avril 2024, seuls 149,98 milliards de FCFA avaient été mobilisés, laissant un déficit financier de plus de 186 milliards de FCFA, soit 55% des besoins totaux.
Le financement visé doit assurer la disponibilité des intrants à tous les niveaux, facilitant ainsi une prise en charge efficace et rapide des cas confirmés de paludisme. Les interventions couvriront non seulement les formations sanitaires, mais aussi les communautés grâce aux agents de santé communautaire polyvalents. Le ministre de la Santé souligne que le gouvernement a pris des mesures pour garantir un accès universel et abordable aux soins de prévention et de traitement du paludisme, notamment pour les groupes les plus vulnérables que sont les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes.
Le budget du ministère de la Santé publique a été revu à la hausse, passant de 228,168 milliards de FCFA en 2023 à 255,281 milliards de FCFA en 2024, soit une augmentation de 11,88%. Cependant, il faut souligner que le budget alloué à la santé n’a jamais dépassé les 7% du budget de l’État, loin de l’objectif de 15% fixé par la Déclaration d’Abuja de 2000. Le 12 juin dernier, les députés du Groupe de travail des parlementaires pour le financement de la santé ont appelé à une augmentation dudit budget.
«Nous sommes aussi en train d’exiger des ministres d’allouer 1% de leur budget pour la lutte contre le paludisme », a déclaré le député Njume Peter Ambang, membre du groupe parlementaire pour le financement de la santé.