Cet article, publié dans le Health Systems and Reform Journal, étudie la corrélation entre la qualité de la gestion des finances publiques (GFP) et les résultats en matière de santé dans les pays d’Afrique subsaharienne entre 2005 et 2018.
La théorie de la gestion des finances publiques (GFP) suggère que l’amélioration de l’allocation, de l’exécution et du suivi des fonds publics peut entraîner une amélioration des résultats sectoriels, y compris dans le domaine de la santé. Cependant, la littérature existante sur la relation entre la qualité de la GFP et les résultats en matière de santé fournit une documentation empirique limitée et une explication insuffisante des mécanismes de cette relation. Ce document contribue à la littérature en estimant la corrélation entre la qualité de la GFP et les résultats en matière de santé à partir d’un échantillon de pays d’Afrique subsaharienne sur la période 2005-2018, à l’aide d’un estimateur des moindres carrés ordinaires (MCO) mis en commun.
L’analyse utilise les scores de dépenses publiques et de responsabilité financière (PEFA) comme indicateurs de la qualité de la gestion des finances publiques. Les résultats indiquent que les pays dotés d’une GFP de haute qualité tendent à avoir les taux de mortalité maternelle, des enfants de moins de cinq ans et des maladies non transmissibles (MNT) les plus bas. Parmi les dimensions standard de la GFP, celle qui est associée à la plus forte corrélation avec la mortalité maternelle et des enfants de moins de cinq ans est la “prévisibilité et le contrôle de l’exécution du budget“. Une meilleure qualité de la GFP a été associée de manière significative à une baisse de la mortalité maternelle et des enfants de moins de cinq ans dans les pays qui allouaient une part plus importante de leur budget au secteur de la santé. Dans les pays qui allouent une plus faible proportion de leur budget à la santé, les corrélations entre la qualité de la GFP et les trois indicateurs de mortalité n’étaient pas significatives. Les corrélations négatives entre la qualité de la GFP et la mortalité maternelle et des enfants de moins de cinq ans n’étaient significatives que dans les pays où la gouvernance est plus efficace. Ces résultats plaident en faveur d’un renforcement de la GFP comme moyen d’améliorer la fourniture de services de santé et les résultats sanitaires.