À partir du 1er avril, la Caisse d’assurance maladie élargira sa liste de médicaments couverts en y incluant plusieurs traitements essentiels pour des maladies rares. Il s’agit notamment de médicaments contre les lymphomes cutanés agressifs, les tumeurs bénignes inopérables et la chimiothérapie pour le cancer avancé de la vessie, offrant ainsi un nouvel espoir aux patients dont les options thérapeutiques sont limitées. Le Fonds pour la santé reste déterminé à garantir l’accès aux meilleurs médicaments et méthodes de traitement. L’impact budgétaire estimé de ces ajouts, couvrant à la fois les médicaments à prix réduit et les médicaments hospitaliers, est de près de quatre millions d’euros.
À partir du début du mois d’avril, la Caisse d’assurance maladie commencera à financer un nouveau médicament orphelin appelé Koselugo (selumetinib), qui est le premier médicament à recevoir une autorisation de mise sur le marché pour le traitement de la neurofibromatose. Les neurofibromes plexiformes sont des tumeurs bénignes de la gaine des nerfs périphériques qui peuvent apparaître dans n’importe quelle partie du corps. Ces tumeurs bénignes se développent rapidement et deviennent très grosses, et il est difficile de les enlever chirurgicalement. Getter Hark, chef de service pour la gestion des remboursements et des prescriptions du Fonds d’assurance maladie, a expliqué :
“Les plaintes des malades dépendent de la zone et de l’étendue de la tumeur et peuvent être très différentes : douleur, déformation de certaines parties du corps, dysfonctionnement moteur, troubles de la vue, de la vessie et/ou de l’intestin. Dans les cas les plus graves, la croissance irrépressible de la tumeur peut également entraîner un handicap ou mettre en danger la vie du patient en raison de l’obstruction des voies respiratoires… Il s’agit de lymphomes cutanés rares qui, à un stade avancé, affectent gravement la qualité de vie des patients et peuvent être mortels. Le syndrome peut s’accompagner d’une ablation de la couche superficielle de la peau et de troubles de la régulation thermique, ce qui explique que les patients aient constamment froid…”
Actuellement, deux patients en Estonie ont besoin de ce médicament. En fonction du poids de la personne, le prix du traitement annuel peut atteindre 100 000 euros. Une innovation importante dans la liste des médicaments est le principe actif mogamulizumab, qui est utilisé pour traiter le mycosis fongoïde avancé ou le syndrome de Sézary. Pour les patients, qui devraient vivre jusqu’à dix ans dans les années à venir, l’option thérapeutique est prometteuse.
Le principe actif avelumab est également ajouté à la liste des médicaments financés par le Fonds d’assurance maladie. Il s’agit de la première immunothérapie financée pour le cancer de la vessie après une chimiothérapie. On estime que 15 à 20 patients ont besoin de ce médicament chaque année. Selon le Dr Helis Pokker, chef de la clinique d’oncologie et d’hématologie de l’hôpital régional d’Estonie du Nord, il s’agit de la première immunothérapie à être financée pour le cancer de la vessie après une chimiothérapie :
“Depuis plusieurs années, la Caisse d’assurance maladie indemnise l’immunothérapie dans le traitement de diverses tumeurs. Aujourd’hui, pour la première fois, les options d’immunothérapie s’étendent aux patients atteints de cancer urothélial dont la maladie est soit avancée, soit localement étendue et dont la maladie n’a pas progressé après la chimiothérapie… L’ajout de l’immunothérapie et d’un nouvel agent comme traitement d’entretien après la chimiothérapie prolonge de manière significative la survie des patients atteints de cancer urothélial, portant la survie médiane à 21,4 mois. Chez certains patients, l’effet de l’immunothérapie peut durer plusieurs années, et les patients vivent soit complètement libres de la maladie, soit avec une maladie bien contrôlée”
Bien que les directives internationales de traitement recommandent une chimiothérapie à base de platine comme traitement de première intention du cancer métastatique, malgré une bonne réponse initiale, la maladie progresse chez de nombreux patients dans un délai moyen de neuf mois, et la survie médiane est généralement d’environ 14-15 mois, selon M. Pokker.
Entre autres, un amendement entrera également en vigueur, introduisant une nouvelle combinaison de traitement (principes actifs venetoclax et ibrutinib) comme traitement de première ligne pour les patients atteints de leucémie lymphocytaire. “Le coût du médicament pour le Fonds d’assurance maladie est estimé à trois millions d’euros par an. On estime à 60 le nombre de patients en Estonie qui ont besoin d’un traitement, et grâce à la nouvelle combinaison thérapeutique, il est possible de retarder de manière significative la progression de la maladie”, a expliqué Getter Hark.
La Caisse d’assurance maladie poursuit ses efforts pour garantir aux patients l’accès aux meilleurs médicaments et traitements possibles. L’impact budgétaire estimé de tous les médicaments ajoutés à partir d’avril (tant les médicaments subventionnés que les médicaments hospitaliers) est d’environ quatre millions d’euros.