30 ans d’une expérience de partenariat public privé en Côte d’Ivoire, renforce la santé primaire dans la quête pour la couverture santé universelle. Ce modèle réussi mérite d’être mieux connu, en dehors de Côte d’Ivoire et l’Afrique francophone.
A la fin des années 90 a débuté à Abidjan, une expérience de partenariat public privé (PPP) entre le ministère ivoirien de la santé et des communautés urbaines, basé sur les principes de l’Initiative de Bamako (IB) de 1986. Après trois décennies de mise en œuvre, fort est de constater que l’expérience est réussie avec une croissance de 13 Formations Sanitaire Urbaines (FSU-com) existants en 2002, à 40 Établissements Sanitaires Communautaires (ESCom) qui livrent des soins de proximité en 2024.
Les conventions initiales des FSU-com avec le Ministère de la santé leur ont conféré dès 1994, un statut d’organismes privés à but non lucrative, sous convention de service public avec une série de compétences délégués dont la tarification de leurs actes avec l’avis de ministère. Ils sont tenus de fournir le paquet minimum de soins, comme le ferait un établissement public de premier niveau. Aujourd’hui, dans le cadre de leur parcours de développement résilient et en réponse à une demande croissante pour des soins spécialisés, les FSU-com proposent désormais des « Consultations de Spécialités Associées au PMA », incluant notamment la gynécologie et la pédiatrie. De plus, ils participent au programme national de lutte contre le VIH-sida, de paludisme et de tuberculose ainsi que le programme de la gratuité de la maternité et pédiatrie, et acceptent les cartes d’affiliés à la Couverture Maladie Universelle.
Modèle de soins de santé primaires de proximité résilient
Dans le domaine de la santé internationale, particulièrement avec l’accent sur les soins de santé primaires pour atteindre la couverture sanitaire universelle, ce modèle mérite d’être mieux connu, au-delà de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique de l’Ouest, et même du continent africain. En effet, il s’agit d’une expérience de soins primaires en partenariat public-privé axée sur l’offre des soins de qualité et de proximité. Chaque FSU-com (désormais connu sous l’appellation d’Établissements Sanitaires Communautaires -ESCom) présente des caractéristiques spécifiques qui reflètent sa communauté et son association gestionnaire. Certains bénéficient davantage de soutien de la part du Ministère de la santé, tandis que d’autres reçoivent de l’appui de leur mairie. Mais tous jouissent d’une autonomie de gouvernance et de gestion qui les rend flexibles et résilients, capables de répondre efficacement aux défis qui se présentent.
En 2025, dans le cadre d’un Contrat de Désendettement et Développement entre la France et la Côte d’Ivoire, il est prévu d’investir dans des nouveaux ESCom dans d’autres villes du pays.