Selon Human Rights Watch, Oman a récemment introduit une nouvelle loi sur la protection sociale qui vise à établir un système de sécurité sociale universel. Cette loi est sur le point de renforcer les droits socio-économiques des ressortissants et des résidents omanais, en particulier des travailleurs migrants confrontés à des défis importants affectant leurs revenus. Les éléments clés du nouveau système comprennent une allocation mensuelle pour enfant pour chaque famille, des droits pour les personnes âgées de 60 ans et plus, une allocation d’invalidité et un soutien pour les veuves et les orphelins, ce qui contraste avec les programmes traditionnels sous condition de ressources qui laissent souvent de nombreuses personnes sans soutien.
Lena Simet, chercheuse principale à Human Rights Watch, a souligné que, s’il est mis en œuvre efficacement, ce système pourrait servir de modèle novateur pour la sécurité économique dans la région, en s’éloignant des systèmes sous condition de ressources qui ne parviennent pas à protéger de nombreux citoyens. La loi améliore les prestations existantes et en introduit de nouvelles, notamment des congés de maladie et de paternité rémunérés, une assurance contre les accidents du travail et le chômage, ainsi qu’un programme d’épargne obligatoire pour les travailleurs migrants.
Le cadre juridique, élaboré avec les conseils de l’Organisation internationale du travail (OIT), a été établi en vertu du décret royal 52/2023 en juillet 2023, la mise en œuvre complète étant prévue pour juillet 2026. Cependant, Human Rights Watch a fait part de ses inquiétudes concernant certaines lacunes de la loi, telles que des niveaux de prestations insuffisants, l’exclusion des travailleurs migrants sans papiers, un bref congé de maternité rémunéré de seulement 14 semaines, et l’absence de congé parental rémunéré.
Le marché du travail d’Oman, qui compte plus de 1,8 million de travailleurs migrants, est caractérisé par le système de la kafala, qui lie leur statut juridique à leur employeur. Ce système conduit souvent à diverses formes d’exploitation. Si la nouvelle loi renforce la protection des travailleurs migrants en situation régulière, ceux qui n’ont pas de titre de séjour valide ne bénéficient toujours pas de filets de sécurité essentiels.
En outre, Oman a pris des mesures pour faire passer son budget de sécurité sociale de 384 millions OMR à 560 millions OMR, soit une augmentation de près de 45 % d’ici à 2024. Le gouvernement élimine également progressivement les subventions aux combustibles fossiles et réaffecte les fonds aux programmes sociaux et à la transition vers les énergies renouvelables. Malgré ces avancées, des inquiétudes subsistent quant à l’impact disproportionné que la suppression des subventions pourrait avoir sur les personnes à faible revenu.
En résumé, la nouvelle loi sur la protection sociale du Sultanat d’Oman représente un pas important vers le renforcement de la sécurité sociale, même si des défis et des lacunes doivent être relevés pour garantir un soutien complet à tous les résidents, en particulier aux populations vulnérables.